Briser le mochi en famille, partager le saké lors d’une inauguration, cette tradition incarne l’esprit de cohésion japonais.

Kagami Biraki (鏡開き), littéralement « ouverture du miroir », est une tradition japonaise empreinte de spiritualité et de renouveau.
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Célébrée principalement le 11 janvier, cette cérémonie marque la fin des festivités du Nouvel An et le début d’une nouvelle phase, que ce soit dans la sphère familiale, professionnelle ou spirituelle.
🍊 Le Kagami Mochi : un symbole de prospérité
Au cœur de Kagami Biraki se trouve le kagami mochi, une offrande composée de deux galettes de riz gluant superposées, surmontées d’un daidai (orange amère japonaise). Cette structure évoque un ancien miroir rond, objet sacré dans le shintoïsme, symbolisant la pureté et l’harmonie. Le daidai, dont le nom signifie « génération en génération », représente la continuité familiale.
Traditionnellement, le kagami mochi est exposé dans le kamidana (autel shinto domestique) ou le tokonoma (alcôve décorative) du 28 décembre jusqu’au 11 janvier. Il est ensuite brisé à la main ou avec un maillet en bois, jamais avec un couteau, pour éviter les connotations négatives associées à la coupure. Les morceaux sont consommés dans des plats tels que le zenzai (soupe sucrée aux haricots rouges) ou le ozoni (soupe salée avec mochi), afin de s’imprégner des bénédictions des divinités.
🥋 Un rituel dans les arts martiaux
Dans les dojos de disciplines comme le judo, le karaté ou l’aïkido, Kagami Biraki marque le premier entraînement de l’année. Les pratiquants se réunissent pour partager le mochi, renouveler leur engagement et renforcer l’esprit de communauté. Cette tradition, introduite par Jigoro Kano, fondateur du judo, en 1884, symbolise la persévérance et le respect des valeurs martiales.
🍶 Le Kagami Biraki des fûts de saké
Au-delà du cadre domestique et martial, Kagami Biraki est également célébré lors d’événements tels que les mariages, les inaugurations d’entreprises ou les festivals. Dans ces contextes, la cérémonie consiste à ouvrir le couvercle d’un fût de saké (taru) à l’aide de maillets en bois, un acte appelé kagami wari. Le saké est ensuite partagé entre les participants, symbolisant l’harmonie et la prospérité.
📅 Une date porte-bonheur
Le choix du 11 janvier n’est pas anodin. Dans la culture japonaise, les nombres impairs sont considérés comme auspices. Initialement célébrée le 20 janvier, la date a été avancée en raison du décès du shogun Tokugawa Iemitsu le 20 janvier 1651, pour éviter toute connotation funeste.
Aujourd’hui, Kagami Biraki continue de s’adapter aux modes de vie modernes. Les kagami mochi préfabriqués sont couramment vendus dans les supermarchés, facilitant leur intégration dans les foyers contemporains. De plus, des ateliers et des événements communautaires sont organisés pour transmettre cette tradition aux jeunes générations, assurant ainsi sa pérennité.
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