Des jeunes, sont enrôlés via Internet dans ce que l’on appelle les yami-baito (闇バイト), littéralement des « petits boulots de l’ombre ».

La scène semble tout droit sortie d’un polar japonais, mais elle est bien réelle : au Japon, un étrange retournement de situation s’opère : les célèbres yakuzas, longtemps maîtres de l’économie souterraine, deviennent à leur tour les cibles d’une nouvelle génération de criminels !
🎯 Des petits boulots… au grand banditisme
Les afficionados de yami-baito ne sont pas nouveaux au Japon. Depuis des années, les réseaux sociaux regorgent d’annonces promettant argent facile et discrétion, souvent pour des activités floues et illégales : livraisons suspectes, recouvrements musclés, cyberattaques ou cambriolages…
Mais récemment, ces missions prennent une nouvelle tournure. Les cibles ne sont plus uniquement des anonymes : certains yami-baito s’en prennent désormais… aux yakuzas eux-mêmes. Un signe important de la mutation du paysage criminel japonais.
💥 Karatsu : le cambriolage au goût de revanche sociale
C’est dans la tranquille ville de Karatsu, dans la préfecture de Saga, qu’un fait divers a fait la une des journaux : un jeune homme de 20 ans, ancien ouvrier, a été jugé pour avoir cambriolé un membre présumé du milieu yakuza. Recruté via un contact numérique, il se lance dans cette mission dangereuse dans l’espoir de récupérer 100 millions de yens.
Le jeune homme, guidé en direct via des écouteurs, entre masqué dans la maison. Il y trouve une femme âgée qu’il ligote après l’avoir maîtrisée. Mais le butin est maigre : seulement 1 million de yens (environ 6 000 euros).
Sa part ? Une somme dérisoire, pour un acte qui le mènera directement en prison.
⚖️ Des Yakuzas marginalisés
Si les yakuzas sont désormais des cibles, ce n’est pas un hasard…
Depuis une décennie, une série de lois strictes leur a coupé l’accès à la vie courante : impossible pour eux d’ouvrir un compte bancaire, de louer un appartement ou même de souscrire un abonnement téléphonique.
Cette marginalisation les rend vulnérables et crée un vide que d’autres groupes n’hésitent pas à combler : les hangure (groupes semi-organisés et violents) ou encore les réseaux internationaux comme le tristement célèbre gang Luffy, qui opèrent depuis l’étranger pour brouiller les pistes.
🧩 Une jeunesse en dérive
Derrière ces faits divers se cache une réalité sociale plus vaste. Les auteurs des yami-baito sont souvent de jeunes Japonais en rupture : étudiants décrocheurs, travailleurs précaires ou même étrangers mal intégrés.
Appâtés par des promesses de richesse, ils se retrouvent rapidement piégés : papiers confisqués, menaces, pression psychologique, surveillance numérique… La spirale est rapide et violente.
Ces jeunes sont-ils uniquement des coupables ou aussi des victimes ? La frontière est floue. Mais leur profil met en lumière une fracture sociale grandissante, et un système de protection en perte de vitesse.
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