La coopération entre le Japon et l’Union européenne franchit un cap décisif avec la signature d’un nouveau pacte de sécurité et de défense.
L’accord marque un tournant dans la relation entre les deux puissances et s’inscrit dans un contexte géopolitique de plus en plus tendu, notamment en Asie-Pacifique.
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, a qualifié ce pacte de « première étape historique » lors d’une conférence conjointe avec le ministre japonais de la Défense, Takeshi Iwaya.
Un accord historique
Selon les termes de l’accord, le Japon et l’UE s’engagent à intensifier leurs exercices militaires conjoints et à maintenir un dialogue continu de haut niveau. Cette coopération couvre aussi des secteurs clés comme l’industrie de la défense.
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Pour Borrell, l’importance de cette alliance est évidente dans un monde où les menaces se multiplient. Il a précisé que cet accord vise à accroître la capacité des deux parties à faire face ensemble à ces défis.
De son côté, Takeshi Iwaya a rappelé que ce partenariat intervient à un moment où « l’environnement de sécurité n’a jamais été aussi complexe » et a souligné l’interconnexion croissante entre la sécurité de l’Europe et celle de l’Asie-Pacifique.
Un contexte régional tendu
La signature de cet accord survient alors que le Japon redouble de vigilance face à la montée en puissance militaire régionale.
Pékin intensifie ses activités dans des zones contestées, notamment autour des îles Senkaku, revendiquées par Tokyo.
La situation rappelle les propos du Premier ministre japonais, Shigeru Ishiba, qui avait prévenu en octobre que la menace pesant sur l’archipel était à son niveau le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale.
Selon lui, « l’Ukraine d’aujourd’hui pourrait être l’Asie de l’Est de demain » si la Chine devait attaquer Taïwan. Ce scénario a conduit le Japon à envisager la création d’une alliance similaire à l’OTAN en Asie, bien que cette proposition soit loin de faire l’unanimité dans la région.
Un renforcement stratégique continu
Face à ces préoccupations, le Japon investit massivement dans sa défense, avec l’objectif d’atteindre 2 % de son PIB d’ici 2027, en réponse aux recommandations de l’OTAN.
Bien que le Japon ne fasse pas partie de l’Alliance atlantique, il reste un partenaire plus que stratégique des États-Unis, de qui il dépend pour une partie de son équipement militaire et sa sécurité générale. Cette dépendance a été réaffirmée en avril, lors d’une visite à Washington, où les 2 pays ont décidé de renforcer leur coopération.
Parallèlement, le Japon développe un nouvel avion de combat en collaboration avec l’Italie et le Royaume-Uni, témoignant de sa volonté de diversifier ses partenariats de défense et de s’inscrire dans des projets de coopération militaire plus larges.
L’UE et l’Indo-Pacifique : une vision élargie
Borrell a annoncé qu’il se rendrait en Corée du Sud, soulignant que sa visite s’inscrit dans une stratégie plus large de l’UE, déployée ces 5 dernières années, visant à renforcer son implication dans cette région stratégique.
L’engagement de l’Union européenne dans la région indo-pacifique ne se limite donc pas au Japon.
La sécurité maritime, la cybersécurité, les menaces hybrides et la lutte contre la désinformation sont autant de domaines où l’UE cherche à établir des collaborations durables.
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