À partir du printemps prochain, au Japon une exigence s’ajoute : fournir la prononciation exacte du prénom choisi.
Cette mesure, bien que perçue comme une riposte aux prénoms « kirakira » (flashy et tendance), a des objectifs plus larges.
Voici un décryptage rapide du sujet !
🎌 Le koseki : registre clé dans la vie des Japonais
L’arrivée d’un enfant s’accompagne de nombreuses responsabilités, et au Japon, cela inclut l’enregistrement du nouveau-né dans le registre familial officiel appelé koseki.
Ce dernier recense les noms et dates de naissance des membres de chaque famille. Les noms, généralement écrits en kanji, offrent une multitude de lectures possibles.
Par exemple, un kanji utilisé pour un prénom peut être lu de plusieurs manière. Et jusqu’à présent, il n’était pas nécessaire de préciser la prononciation lors de l’enregistrement.
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Cependant, à partir du 26 mai prochain, cette omission prendra fin. Les municipalités auront le droit de demander des explications si une prononciation semble inadéquate, et même de refuser l’enregistrement d’un prénom jugé inapproprié.
🧐 Les règles pour les prononciations acceptables des noms au Japon
Pour rassurer les parents, le ministère de la Justice a défini 3 critères principaux pour évaluer les prononciations :
- Alignement avec les lectures établies (kunyomi ou onyomi) : Par exemple, le prénom Kokoa pour le kanji 心愛 (cœur et amour) est accepté, car il respecte les lectures traditionnelles.
- Usage reconnu de combinaisons de kanji : Le prénom Asuka (飛鳥) est valide car il s’appuie sur une lecture déjà courante.
- Prononciation liée à des composants du kanji (okiji) : Par exemple, Aito (心人) est permis grâce à une lecture dérivée des éléments constituants des kanji.
En revanche, certaines prononciations seront refusées :
- Absence de lien logique avec les kanji : Par exemple, lire 太郎 (Taro) comme Michael sera rejeté.
- Contradictions avec le sens des kanji : Nommer un enfant Hikushi (bas) avec le kanji 高 (haut) serait refusé.
- Usurpation d’identité implicite : Lire 太郎 comme Jiro serait inadéquat.
- Noms inappropriés ou nuisibles : Par exemple, Akuma (démon), même si correctement prononcé, pourrait être interdit pour des raisons sociales.
✨ Pourquoi ces nouvelles règles ne tuent pas la créativité ?
Contrairement à ce que certains pensent, ces règles ne visent pas à éradiquer les prénoms originaux ou à restreindre la créativité des parents. Les prénoms « kirakira » restent possibles tant qu’ils s’appuient sur une base linguistique.
Par exemple, Kokoa (心愛) est autorisé malgré son caractère moderne et sucré. Cependant, des inventions dénuées de fondement, comme lire 月 (lune) comme Light, risquent d’être bloquées.
Le véritable objectif de cette réforme est plus pratique que culturel : faciliter la numérisation des données. Les noms japonais, souvent ambigus, ralentissent les processus informatiques. Fournir une prononciation permettra d’améliorer l’efficacité administrative.
Critères | Exemples acceptables | Exemples refusés |
---|---|---|
Lecture traditionnelle des kanji | 心愛 → Kokoa | 太郎 → Michael |
Lecture reconnue pour des combinaisons | 飛鳥 → Asuka | 高 → Hikushi (bas pour « haut ») |
Composants dérivés des kanji | 心人 → Aito | 太郎 → Jiro (autre nom existant) |
Respect des normes sociales | 心愛 → Kokoa | 悪魔 → Akuma (démon nuisible) |
🌏 Les noms étrangers et leur traitement
Notez que les noms étrangers ne sont pas concernés par cette réforme :
- Les prénoms en anglais ou d’autres langues sont généralement transcrits en katakana, un système phonétique japonais.
- Les noms chinois conservent également leur prononciation d’origine. Ainsi, un résident chinois portant le nom 王 (Wang) n’aura pas à adopter la prononciation japonaise Oh.
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