🐻 Japon : plus de 100 personnes attaquées par des ours depuis mars

Au Japon, l’automne 2025 a une saveur amère. Non seulement les érables rougissent plus tôt, mais les alertes à l’ours se multiplient.

Japon 100 personnes attaquées

Depuis le printemps, plus de 100 personnes ont été attaquées, et sept en sont mortes un sombre record national.

Le symbole de cette crise ? Un ours de 1,4 mètre qui entre tranquillement dans un supermarché au nord de Tokyo, renverse des fruits, blesse deux clients… puis disparaît. Cette scène n’est pas un fait divers isolé, mais le reflet d’un phénomène plus profond. Et potentiellement durable.

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Entre avril et septembre, 108 personnes ont été blessées ou tuées par des ours un niveau quasiment égal au record de 2023. La tendance semble même s’accélérer : la majorité des attaques récentes ont eu lieu en zones résidentielles, parfois en plein jour.

Le ministère de l’Environnement japonais confirme : jamais autant de décès liés aux ours n’avaient été recensés sur un seul exercice depuis le début du suivi officiel. Et ce n’est pas fini : les incursions se poursuivent cet automne, dans des régions autrefois épargnées.

🌳 Pourquoi les ours s’approchent-ils autant des humains ?

Ce n’est pas un simple retour de la faune sauvage. Plusieurs phénomènes conjugués rendent cette cohabitation de plus en plus fréquente… et dangereuse.

Les ours, omnivores, dépendent en grande partie des glands pour préparer leur hibernation. Or, les arbres ont produit très peu cette année. Les forêts, appauvries, ne suffisent plus à nourrir les populations d’ours. Résultat : les animaux descendent plus tôt et plus loin, à la recherche de nourriture.

À cela s’ajoute un climat perturbé. Les automnes deviennent plus doux, et la neige tombe plus tard. Résultat : les cycles biologiques sont bouleversés. Certains ours restent actifs bien au-delà de leur période habituelle. La fenêtre de risque s’élargit, tout simplement.

Et puis, il y a l’humain. Ou plutôt, son absence. Dans les campagnes japonaises, de nombreux villages se dépeuplent et vieillissent. Les agriculteurs et chasseurs partent ou disparaissent, les habitations se vident, les vergers sont laissés à l’abandon. Autant d’invitations à festin pour les ours. Moins d’humains pour faire barrière, plus d’opportunités pour les animaux.

🧓 Les rencontres deviennent mortelles

Ce nouvel équilibre a des conséquences tragiques. Plusieurs victimes sont des personnes âgées, parties cueillir des champignons ou ramasser des légumes dans leur jardin. Dans le nord du Japon, notamment à Honshū et Hokkaidō, les signalements se multiplient : promeneurs disparus, randonneurs blessés, familles évacuées.

Chaque fait divers souligne à quel point l’ours, autrefois discret, s’est rapproché de nos espaces de vie.

Le Japon abrite deux espèces d’ours : l’ours noir d’Asie, présent sur Honshū et Shikoku, et l’ours brun (sous-espèce d’Ezo), cantonné à Hokkaidō. Si le premier est plus petit, il reste imprévisible. Le second, lui, est un véritable colosse pouvant dépasser 400 kg et courir à près de 50 km/h.

Dans les deux cas, une rencontre peut être fatale. Les autorités rappellent qu’en cas de confrontation, il ne faut ni courir, ni crier. Il est conseillé de reculer lentement, de faire usage d’un spray répulsif si nécessaire, et en dernier recours, de se recroqueviller au sol en protégeant sa tête et sa nuque.

Face à la multiplication des attaques, le gouvernement japonais a récemment modifié sa politique. Les tirs d’urgence sont désormais autorisés dans les zones habitées. Des équipes de chasseurs supplémentaires sont mobilisées, avec une volonté affichée de renforcer leur formation et leur nombre.

Mais ces mesures, bien qu’énergiques, ne règlent pas le problème de fond. Car le phénomène dépasse la simple régulation animale : il interroge notre modèle de développement, nos habitudes de consommation, notre gestion du territoire.

🔄 Et si le vrai problème, ce n’était pas l’ours ?

Les scientifiques et naturalistes sont nombreux à le dire : les ours suivent la nourriture. Là où il y a des calories faciles composts mal fermés, ordures accessibles, vergers abandonnés , ils viendront. Leurs incursions racontent moins leur agressivité que nos propres défaillances : changement climatique, désertification des campagnes, fragmentation des habitats, abandon des terres.

En ce sens, ce n’est pas une histoire d’ours. C’est une histoire d’équilibres rompus. Et de signaux qu’il serait temps d’écouter. Quelques réflexes simples peuvent faire la différence :

  • Évitez de vous promener seul·e en montagne, surtout à l’aube ou au crépuscule.
  • Munissez-vous d’une cloche ou d’un spray répulsif.
  • Ne laissez aucun déchet alimentaire accessible autour de votre habitation.
  • Si vous croisez un ours, ne courez pas. Restez calme, reculez doucement.
  • En cas d’attaque, utilisez votre spray si possible. Sinon, couvrez-vous au sol, tête protégée.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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