🫦 L’Érotisme Ancien du Japon : les Shunga

Le Japon possède une longue et riche histoire d’images érotiques datant bien avant l’avènement de ces phénomènes modernes.

Érotisme Ancien Japon Shunga

Qu’est-ce que les Shunga ?

Le terme shunga (春画), se traduise littéralement par « images de printemps », désigne des estampes érotiques japonaises anciennes.

Le mot tire son origine de l’expression chinoise « chungonghua », se traduisant par « image du palais du printemps », en allusion à la vie insouciante du palais du prince héritier. Cet art atteint son apogée pendant l’époque d’Edo (1600 à 1868), période durant laquelle la société japonaise connaît d’importants changements sociaux et culturels.

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Bien que leur origine remonte à la période Heian (794 à 1192 après J.C.), c’est l’invention de l’impression sur bois qui a permis leur production en masse, rendant ces œuvres accessibles à toutes les couches de la société japonaise.

Les shunga se déclinent en plusieurs formats, dont les plus populaires sont :

  • Les shunga emaki, des rouleaux de paysages érotiques, prisés par l’aristocratie et les samouraïs.
  • Les soroimono et les kumimono, albums illustrés de haute technicité.
  • Les enpon ou shunpon, livres érotiques largement diffusés et appréciés par un public varié.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les artistes célèbres de l’époque, comme Hokusai, ne cherchaient pas la notoriété à travers le shunga, mais répondaient plutôt à une demande populaire forte pour ce genre d’œuvre.

shunga

Aux racines des Shunga

L’art érotique au Japon trouve ses racines dans la liberté sexuelle caractéristique du shintoïsme, la religion indigène japonaise. L’arrivée du bouddhisme au VIe siècle introduit de nouvelles formes d’expression artistique, y compris les premières incarnations des shunga dans les temples bouddhistes.

L’époque d’Edo marque un tournant décisif avec l’émergence de l’ukiyo-e, littéralement « images du monde flottant », et l’ascension des chōnin (marchands et artisans), qui développent une culture populaire riche et variée. Les shunga, en tant que sous-genre de l’ukiyo-e, reflètent les préoccupations et les plaisirs de cette nouvelle classe sociale.

Thèmes des Shunga

Les vêtements, les ambiguïtés de genre, et la présence d’éléments homoérotiques témoignent d’une société qui percevait la sexualité d’une manière assez complexe et nuancée :

AffectionReprésentations tendres et équilibrées entre hommes et femmes
ModeÉlément central érotique, avec une préférence pour les corps partiellement dévêtus
Homoérotisme et Ambiguïté de GenreReprésentations diversifiées des sexualités et ambiguïté de genre
Représentation GénitaleExagération des caractéristiques génitales pour distinguer les sexes
Voyeurisme et ParodieScènes intimes avec éléments de voyeurisme et d’humour
Rencontres UniquesInclusion de créatures mythologiques et d’étrangers dans des scènes érotiques

Utilisations des Shunga

Les shunga étaient acquis pour diverses raisons, allant du superstitieux (comme porte-bonheur contre la mort ou les incendies) au pratique (comme manuels sexuels).

Shunga sexe

Cependant, leur usage le plus courant était sans doute pour le plaisir personnel, facilitant la séparation physique imposée par les lois Tokugawa de l’époque.

Malgré leur nature explicite, les shunga ne sont pas simplement des objets de désir; ils jouent un rôle éducatif et sont intégrés dans les rites sociaux, comme les cadeaux de mariage. Avec l’ouverture du Japon à l’Occident durant l’ère Meiji, ces œuvres érotiques captivent les artistes européens et contribuent à l’émergence du Japonisme, influençant des figures telles que Van Gogh et Picasso.

L’Influence Durable des Shunga

L’ère Meiji apporte une censure accrue et un déclin de l’art shunga, remplacé progressivement par la photographie érotique. Toutefois, une réévaluation récente a permis de redécouvrir ces œuvres en tant qu’art érotique plutôt que pornographique, entraînant une nouvelle appréciation et des expositions internationales.

L’héritage des shunga est palpable dans l’art érotique japonais moderne, des mangas hentai aux divers fétichismes actuels, suggérant une continuité culturelle en dépit des évolutions sociales.

Les thèmes d’amour consentant (bien que souvent occultés par les sujets plus extrêmes) continuent d’être célébrés dans l’érotisme japonais actuel.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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