Qu’est-ce qui rend le Kansai si unique au Japon ? Cet article explore les différences culturelles de cette région et leurs origines.
La région du Kansai (関西地方), connue également sous le nom de Kinki, est l’une des régions les plus emblématiques du Japon. Le terme « Kansai » signifie « ouest des barrières », en référence aux points de contrôle établis sur la route de Tōkaidō, qui reliait Tokyo à cette région.
La région se distingue particulièrement par ses différences bien connues, parfois célébrées, parfois moquées notamment par les habitants du Kanto.
Le Stéréotype Kansai
Au Japon, les habitants du Kansai sont souvent perçus à travers un stéréotype bien ancré : ils sont considérés comme bruyants, directs et parfois un peu grossiers.
Ce stéréotype trouve ses racines dans l’histoire d’Osaka, autrefois une ville marchande prospère, tandis que Kyoto, voisine et ancienne capitale, développait une culture plus raffinée.
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Cette image d’Osaka comme une ville « bruyante et amicale » s’est perpétuée même après que Tokyo soit devenue la nouvelle capitale. Ainsi, les habitants de Tokyo appliquent souvent ce stéréotype à l’ensemble de la région Kansai (bien que cela ne soit pas bien accueilli par de nombreux habitants des villes comme Kyoto ou Nara).
Quoi qu’il en soit, Osaka reste une ville où les gens sont plus détendus, directs, et où le sens de l’humour occupe une place importante, une caractéristique spécifique et important du Kansai !
Un héritage culturel incomparable
Il est important de noter que le Kansai est le berceau de la culture traditionnelle nippone.
C’est ici que sont nés de nombreux arts japonais emblématiques :
- Le théâtre Nô et le Kabuki à Kyoto
- Le Bunraku (théâtre de marionnettes) à Osaka
- La cérémonie du thé (chanoyu)
- L’ikebana (art floral)
Le Dialecte Kansai
Comme dans de nombreuses régions du Japon, le Kansai a son propre dialecte. Ce qui le rend unique, c’est sa visibilité et son usage quotidien.
Contrairement à d’autres dialectes régionaux qui tendent à disparaître, le dialecte Kansai est encore largement parlé, notamment à Osaka. Le Kansai-ben est le deuxième dialecte le plus utilisé dans les médias japonais représentant environ 30% des personnages dans les émissions populaires.
Le Kansai-ben met davantage l’accent sur les voyelles que sur les consonnes, ce qui lui donne une sonorité plus percutante et colorée. Il présente des variations de hauteur et d’intonation plus complexes que le japonais standard.
Quelques exemples de ce dialecte incluent des mots comme akan au lieu de dame pour dire « ce n’est pas bien », ou honma au lieu de hontou pour dire « vraiment ».
Ce dialecte, souvent perçu comme rude et direct, est en réalité le reflet du caractère parfois stéréotypé des habitants de la région. À Kyoto, cependant, le dialecte est beaucoup plus formel et indirect, reflétant l’histoire de la ville en tant qu’ancienne capitale impériale.
Les Saveurs du Kansai
Le Kansai est également réputé pour sa culture culinaire distinctive, qui se traduit par des préférences pour des saveurs spécifiques. L’une des principales différences réside dans la préparation du dashi, le bouillon de base utilisé dans la cuisine japonaise.
Dans le Kansai, le dashi est plus léger en goût et en couleur, ce qui donne aux plats de la région une saveur plus douce comparée à ceux du Kanto.
Cette différence se retrouve aussi dans la sauce soja, où celle du Kansai est moins salée et plus douce que celles produites dans d’autres régions comme Kyushu ou Chubu.
De plus Osaka, souvent surnommée le « paradis de la street food japonaise », est célèbre pour ses délices de rue savoureux et abordables :
- L’okonomiyaki : Cette « crêpe japonaise » (お好み焼き) est l’un des mets stars d’Osaka. Il s’agit d’une pâte garnie de chou et d’autres ingrédients, cuite sur une plaque chauffante et nappée de sauce, mayonnaise, bonite séchée et algues nori.
- Les takoyaki : Ces boulettes de poulpe sont une autre spécialité incontournable de la street food d’Osaka.
Travailler au Kansai
Sur le plan professionnel, il n’y a pas de différences majeures entre le Kanto et le Kansai en termes de culture du travail, mais quelques particularités méritent d’être soulignées.
À Tokyo, de nombreuses grandes entreprises japonaises et étrangères offrent des opportunités de carrière variées.
En revanche, le Kansai est dominé par des petites et moyennes entreprises japonaises, ce qui rend le marché du travail plus restreint pour les étrangers, à moins d’avoir un excellent niveau de japonais.
À Droite sur l’Escalator !
L’une des différences les plus visibles entre le Kansai et le reste du Japon est la façon dont les gens se comportent sur les escalators. Alors que dans la majorité des régions, on se tient à gauche, à Osaka, les gens se tiennent à droite, laissant la gauche libre pour ceux qui veulent marcher.
Cette habitude, unique à Osaka, serait liée à l’introduction du premier escalator à la gare d’Umeda, qui suivait les règles européennes.
Une autre explication remonte à l’Exposition Universelle d’Osaka en 1970, où il aurait été décidé de suivre les normes européennes. Quelle qu’en soit l’origine, cette règle est désormais ancrée dans les habitudes des habitants d’Osaka, même si elle peut semer la confusion dans les autres préfectures du Kansai.
Des villes emblématiques du Kansai à explorer
Osaka : La modernité effervescente
Osaka représente le visage moderne et dynamique du Kansai. Célèbre pour sa gastronomie de rue et sa vie nocturne animée, la ville est un incontournable pour les amateurs de culture urbaine japonaise.
Kyoto : L’âme traditionnelle
Contrastant avec Osaka, l’ancienne capitale impériale pendant plus d’un millénaire, incarne l’essence de la culture japonaise traditionnelle.
Avec ses nombreux temples, sanctuaires et jardins, la ville offre une plongée dans l’histoire et la spiritualité du Japon.
Nara : Le berceau du Japon impérial
Première capitale permanente du Japon, Nara abrite de nombreux trésors historiques, dont le grand Bouddha du temple Todai-ji.
La ville est également connue pour ses cerfs en liberté, considérés comme messagers des dieux.
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