🗑️ Les Secrets de la Gestion des Déchets au Japon

Si vous avez déjà voyagé au Japon, vous avez sans doute été confronté à un phénomène curieux : l’absence de poubelles.

Gestion des Déchets au Japon

Au Japon, une fois votre bouteille de thé vert terminée ou votre bento vidé, une question existentielle se pose : où jeter tout ça ?

À lire aussi sur dondon.media : Écologie au Japon

En tant que touriste, cela peut sembler être un véritable casse-tête, voire une injustice. Mais derrière cette absence se cache une philosophie bien ancrée, qui en dit long sur la société japonaise et notre propre rapport aux déchets.

🚯 Pourquoi n’y a-t-il pas (ou peu) de poubelles au Japon ?

L’une des raisons les plus fréquemment évoquées est liée aux attaques au gaz sarin perpétrées par la secte Aum en 1995. Après cet événement tragique, les autorités ont drastiquement réduit le nombre de poubelles publiques pour des raisons de sécurité.

Mais si cette mesure a d’abord été motivée par la prévention des attentats, elle s’est inscrite dans une logique plus large de responsabilisation individuelle. Au Japon, chacun est censé gérer ses propres déchets, et non les déléguer à un système anonyme. C’est pourquoi il est courant de voir les Japonais garder leurs détritus sur eux jusqu’à ce qu’ils rentrent chez eux ou trouvent une poubelle adaptée (souvent près des konbini ou des gares).

🎒 Porter ses déchets : un fardeau impensable ?

Pour un étranger, cette approche peut sembler aberrante. L’idée de transporter une bouteille vide pendant des heures paraît insupportable, alors même que cette bouteille était dans le sac quelques instants plus tôt, mais pleine. Pourquoi ce simple changement de statut (de « contenu » à « déchet ») la rend-elle soudainement si encombrante ?

En Occident, nous avons pris l’habitude de nous débarrasser instantanément de nos déchets, sans réfléchir à leur devenir. La présence de poubelles à chaque coin de rue entretient cette illusion que nos ordures disparaissent comme par magie. Mais elles ne disparaissent pas : elles sont collectées, traitées, et bien souvent exportées vers des pays en développement.

Le Japon, en obligeant chacun à assumer la responsabilité de ses propres déchets, impose un exercice de réflexion : « Si je ne peux pas facilement m’en débarrasser, peut-être devrais-je éviter d’en produire autant ? »

♻️ Un pays propre… mais avec une consommation excessive de plastique

L’absence de déchets visibles dans l’espace public donne l’impression que le Japon est un modèle en matière d’écologie. Pourtant, le pays est aussi l’un des plus gros consommateurs de plastique au monde. Les emballages individuels y sont omniprésents : un simple achat dans un konbini peut générer une quantité impressionnante de plastique, avec des emballages multiples pour chaque produit.

Alors, est-ce que gérer ses déchets signifie nécessairement en produire moins ? Pas toujours. Si les rues sont propres, c’est aussi parce que les services de nettoyage sont extrêmement efficaces, notamment dans les grandes villes. De plus, le Japon brûle une grande partie de ses déchets, ce qui pose la question de l’impact environnemental de cette gestion.

🏡 L’éducation japonaise à la propreté et au respect des lieux publics

Au Japon, la gestion des déchets s’apprend dès le plus jeune âge. Dans les écoles, ce sont les élèves eux-mêmes qui nettoient leurs salles de classe et leurs toilettes. Cet apprentissage du respect des lieux publics se retrouve dans la vie quotidienne : les Japonais ont un sens aigu de la propreté et de la considération pour autrui.

Ce respect se traduit aussi dans les événements publics : après un festival ou un match de football, il est courant de voir les spectateurs ramasser leurs déchets avant de partir. Une attitude qui contraste avec d’autres pays où l’on s’attend à ce que quelqu’un d’autre s’occupe du nettoyage… Et cette pratique, bien plus qu’un simple nettoyage, incarne une philosophie de vie.

Dans cette optique, le nettoyage se transforme en un rituel quotidien où l’action concrète rencontre le sens profond du vivre ensemble. C’est une manière d’exprimer le respect non seulement pour les espaces partagés, mais aussi pour soi-même et pour l’avenir que nous souhaitons léguer aux générations futures…

🚨 Ne manquez pas les derniers articles dondon.media sur le Japon : sur Google Actualités, X, E-mail ou via notre flux RSS.

Auteur/autrice : Louis Japon

Auteur #Actus, #BonsPlans, #Guides, #Culture, #Insolite chez dondon media. Chaque jours de nouveaux contenus en direct du #Japon et en français ! 🇫🇷💕🇯🇵

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *