Devenir un prêtre Shinto ou une Miko nécessite une formation et une connexion profonde avec le Shinto. Leur rôle dans la société japonaise est essentiel.
Le Shintoïsme, l’une des plus anciennes religions du Japon, reste une partie intégrante de la culture et de la vie spirituelle japonaise.
Dans l’ancien Japon, la fusion des pouvoirs politiques et religieux au sein des clans conférait aux chefs de clan la responsabilité de diriger les cérémonies religieuses. Ce rôle s’est ensuite différencié et spécialisé.
Le terme « kannushi » apparaît dans les textes anciens, le Kojiki (680) et le Nihon Shoki (720), où l’impératrice Jungū et l’empereur Suijin sont mentionnés comme ayant exercé cette fonction.
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Les prêtres Shinto d’aujourd’hui sont donc encore connus sous le nom de Kannushi (神主), et les assistantes de sanctuaire sont appelées Miko (巫女). Ils jouent un rôle crucial dans la perpétuation de cette tradition ancestrale.
🛐 Rôles des Kannushi et Miko
- Prêtre Shinto (Kannushi) : Dans le passé ils étaient réputés pour leurs miracles ou considérés comme des saints et pratiquaient des rites purificateurs pour servir de médiums aux kamis. Avec le temps, la définition de kannushi s’est alignée sur celle de shinshoku, désignant ceux qui gèrent les cérémonies religieuses dans les sanctuaires. Aujourd’hui ils sont donc gardiens des sanctuaires Shinto et responsables des rituels et des cérémonies. Le Kannushi est encore souvent perçu comme un intermédiaire entre les kami (divinités Shinto) et les gens. Les femmes peuvent aussi devenir kannushi, de plus les veuves peuvent succéder à leurs maris dans leurs fonctions. Dans un même sanctuaire plusieurs types de kannushi peuvent coexister, tels que les ō-kannushi, sō-kannushi, ou gon-kannushi, reflétant une diversité de rôles et de responsabilités.
- Miko : La tradition des miko, chamanes du shintō, est ancrée dans les époques anciennes du Japon. Ces jeunes femmes, souvent vues dans des tenues traditionnelles blanches et rouges appelées hakama, assistent les prêtres dans les rituels et les cérémonies. Elles sont également connues pour leur participation aux danses sacrées et à la divination. Traditionnellement les Miko faisaient souvent partie de la famille de leur prêtre Kannushi et étaient chargées d’assister ces derniers pendant les rituels ou à l’accueil et transmettaient des prophéties ou des messages divins (similairement à la Pythie de Delphes).
🛐 Formation et Consécration des Kannushi et Miko
Devenir Prêtre Shinto
- Éducation : Contrairement au passé où le sacerdoce shinto était une profession héréditaire, de nos jours, ceux qui souhaitent devenir des prêtres shintoïstes officiels doivent suivre des formations dispensées par l’Association des sanctuaires Shinto (Jinja Honcho). Au Japon, il existe 2 universités avec des départements shinto pour la formation des étudiants qui souhaitent devenir prêtres : l’Université Kokugakuin à Tokyo et l’Université Kōgakkan à Ise qui sont ouvertes aussi bien aux hommes qu’aux femmes. La formation varie selon le rang sacerdotal souhaité, de Chokkai (niveau de base) à Jokai (niveau le plus élevé).
- Stage : Ensuite les aspirants prêtres effectuent souvent un « stage » dans un sanctuaire pour acquérir une expérience pratique.
- Shintoshoku: Après avoir terminé leur formation, ils doivent passer des examens et recevoir une sorte d’ordination officielle par une association Shinto. Contrairement aux prêtres catholiques, les prêtres shinto peuvent se marier et avoir des enfants.
Devenir Miko
- Recrutement : De nos jours, les jeunes filles qui deviennent miko sont souvent des enfants de prêtres, ont de la famille ou des connaissances en relation avec un sanctuaire. Bien qu’aucune formation spécifique ne soit requise, les candidates doivent remplir certaines conditions, telles que l’âge et le statut marital.
- Formation : Âgées de 15 à 18 ans, elles reçoivent une formation spécifique au sanctuaire, qui inclut l’apprentissage des rituels, des danses sacrées et parfois de la musique traditionnelle.
- Shinshoku : Avant de commencer leur service, les Miko passent par une cérémonie de consécration. Il s’agit d’une série de rituels spécifiques au shintoïsme, visant à marquer l’engagement de la personne dans le service des divinités shinto. Elles doivent quitter cette fonction lorsqu’elles se marient ou quand elles atteignent un certain âge (sauf s’il s’agit uniquement de participer aux danses).
L’engagement et le style de vie des Kannushi et Miko sont emblématiques de la persistance et de l’importance des traditions religieuses et culturelles au Japon. Leur dévouement à la préservation des pratiques shintoïstes joue un rôle crucial dans la compréhension et l’appréciation de la richesse culturelle du Japon.
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