Bienvenue au Yayoi Matsuri, un festival aussi ancien que stylé, qui se déroule chaque année les 16 et 17 avril.

À Nikkō, ville classée patrimoine mondial de l’UNESCO, on célèbre l’arrivée des beaux jours avec tambours, chars fleuris, alcool local, et un sérieux sens de la tradition qui ferait pâlir n’importe quel passionné de kimonos.
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Spoiler alert : ici, pas de stands de bubble tea ou de TikToks en yukata mal noués. C’est du vrai, du local, du sacré, du bruyant. Et franchement, ça fait du bien.
En 2025, la fête sera encore plus intense : entre anniversaires symboliques, regain touristique post-pandémie, et redécouverte des traditions, tout indique que ce sera une édition à marquer d’un tampon rouge.
🌸 Un festival qui a 1 200 balais… et toujours pas de rides
Le Yayoi Matsuri existe depuis plus de 1 200 ans. Autrement dit : pendant que Charlemagne prenait des selfies en tapisserie, à Nikkō on tirait déjà des chars pour honorer les divinités du sanctuaire Futarasan-jinja. Le nom « Yayoi » ne vient pas d’un personnage de manga, mais du troisième mois dans l’ancien calendrier lunaire japonais — période traditionnellement associée au renouveau de la nature et aux prières pour de bonnes récoltes.
Si tu te dis que tout ça sent bon l’époque Edo, tu n’as pas tort. Le festival a traversé les siècles en gardant sa structure quasi intacte, avec des rituels ultra-codifiés, des rivalités de quartiers bien senties, et un sens du détail qui ferait passer un chef étoilé pour un amateur.
🌸 Des chars fleuris et des tenues tradi qui font leur show
Le cœur du Yayoi Matsuri, ce sont ses 11 chars décorés, appelés hanayatai. Chaque quartier de Nikkō en possède un, et autant te dire que ça ne rigole pas sur les décos. On parle de structures en bois finement sculptées, recouvertes de lanternes, de kakemonos rouges, et surtout de tonnes d’azalées en tissu rose fuchsia. Pas pour faire joli : c’est un hommage au printemps, et une façon de montrer qui a le char le plus stylé du coin.
Le 16 avril, les chars quittent chacun leur base avec leurs habitants en tenues traditionnelles : hakama pour les hommes, kimono fleuri pour les femmes, et parfois même des enfants déguisés en mini-moines ou samouraïs. La ville se transforme en gigantesque catwalk d’époque.
Les processions sont accompagnées de percussions, de flûtes, et de chants rythmés. À la tombée de la nuit, les chars s’illuminent de centaines de lanternes, et l’ambiance vire à la féérie. Un mélange de festival de village, de cérémonie religieuse et de concert open air version shinto.
🌸 Une montée finale qui pique les mollets (et les émotions)
Le 17 avril, c’est l’apogée. Tous les chars convergent vers le sanctuaire Futarasan. C’est là que commence le moment le plus attendu du festival : la montée des marches sacrées.
Les habitants, tous ensemble, s’attellent à tirer leur char (qui pèse environ le poids d’un petit pachyderme) jusqu’en haut des escaliers du sanctuaire. On pose des planches pour éviter les drames, on se motive en hurlant des encouragements, on transpire en rythme.
Parfois, quelques courageux — ou inconscients — se mettent à courir devant les chars pour donner l’élan. Certains finissent pieds nus, d’autres juste émus aux larmes. Ça fait partie du spectacle. Et du rituel.
🌸 Une guerre de cartes de visite (mais version sacrée)
Un des moments les plus intrigants du festival ? Le meishi kōkan : un échange cérémoniel de cartes de visite entre les chefs de chaque quartier, tous en costume d’époque. Non, ce n’est pas une réunion d’affaires sortie d’un anime corporate, mais une tradition bien réelle et très sérieuse.
Chaque responsable vient présenter ses respects, tend sa carte (gravée dans les règles de l’art), et repart en inclinant la tête. Derrière cette politesse ultra-formelle, c’est tout un équilibre de pouvoir local et de respect mutuel qui s’exprime. Et même si tu n’as pas de carte, tu peux toujours faire semblant avec ta carte de point de ramen.
🌸 Pour les locaux, un moment sacré… et sacrement festif
À Nikkō, le Yayoi Matsuri, c’est plus qu’un événement : c’est une fierté, un repère dans l’année. Beaucoup de familles participent depuis des générations. Les écoles aménagent même leurs horaires pour que les enfants puissent rejoindre les cortèges.
On croise des grands-mères qui cousent les décos, des jeunes qui dansent derrière les chars, et des papis légèrement éméchés qui trouvent que leur saké est « plus spirituel pendant le matsuri ». Résultat : une atmosphère chaleureuse, bienveillante, vivante, et profondément enracinée.
🌸 Comment y aller et ne rien rater (sauf ton train retour)
Tu veux vivre ça en vrai ? Prends note. Le festival se tient chaque année du 13 au 17 avril, mais les gros jours sont le 16 (défilé nocturne) et le 17 (grande montée et clou du spectacle).
Depuis Tokyo, compte environ deux heures de trajet. Le plus simple : train Tobu depuis Asakusa ou shinkansen jusqu’à Utsunomiya + ligne locale. Une fois à Nikkō, le sanctuaire Futarasan est accessible à pied ou en bus touristique. Pas besoin de billets, tout est gratuit et en extérieur.
Côté hébergement, réserve tôt : ryokan et hôtels affichent vite complet pendant la période. Si tu veux faire les choses bien, choisis un petit hôtel avec onsen pour te détendre après la fête. Bonus : le quartier de Kinugawa Onsen est juste à côté et parfait pour un combo spa + culture.
Et pour manger ? Teste absolument les plats à base de yuba (cette peau de tofu locale), les soba de montagne, et les douceurs au haricot rouge. Petit tips : évite les takoyaki en marchant, surtout si un char passe à côté. Les tâches de sauce, ça ne part jamais.
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