Assassin’s Creed Shadows est bien plus qu’un nouveau chapitre de la saga ! C’est une invitation à remonter le temps au cœur du Japon féodal.
C’est une invitation à remonter le temps et à plonger au cœur d’un Japon féodal foisonnant de détails, de personnages historiques et de mystères méconnus.
En alliant action, infiltration et rigueur historique, Ubisoft réussit un pari audacieux : nous faire apprendre en nous divertissant.
🕵️♀️ Naoe et l’ombre d’Iga : quand les ninjas prenaient le pouvoir
Naoe incarne une facette fascinante du Japon de l’époque : celle des ninjas. Et pas n’importe lesquels : ceux de l’Iga ikki, une véritable république ninja ayant réellement existé !
Le jeu ressuscite cette société secrète avec un réalisme hors du commun. Loin des clichés de mangas, les ninjas d’Iga sont ici des résistants, des stratèges, des survivants. Le prologue, qui met en scène l’invasion de leur territoire par les troupes de Nobunaga, pose un décor dramatique où chaque ruine raconte une histoire oubliée.
Des figures comme Hattori Hanzo ou Akechi Mitsuhide traversent également notre aventure, tissant un récit où trahisons et alliances dessinent le destin du pays. On vit, on respire l’histoire… et parfois, on la redécouvre avec étonnement.
⛪ Quand l’Occident débarque : canons + Bibles
Shadows ne se contente pas de montrer le Japon à lui seul. Il le met en dialogue avec l’Europe, à travers l’arrivée des missionnaires jésuites comme Luís Fróis ou Alessandro Valignano. Ces rencontres donnent lieu à des quêtes secondaires étonnamment instructives, mais jamais rébarbatives.
On assiste à l’introduction du christianisme, aux échanges de technologies et aux chocs culturels. Entre un canon occidental flambant neuf et une cérémonie du thé, le contraste est aussi fort que captivant.
Cerise sur le gâteau : le jeu multiplie les clins d’œil à la culture pop (Kurosawa, Kill Bill, Yojimbo…) qui feront sourire les cinéphiles comme les fans de jeux d’action.
🏯 Châteaux, planchers et arquebuses !
Difficile de ne pas être bluffé par la minutie avec laquelle Shadows recrée les décors de l’époque. Le château de Nijō, ses planchers rossignols qui chantent sous les pas, les portes coulissantes, les armures brillantes sous la lumière des lanternes… tout transpire l’authenticité.
Les mécaniques de jeu en profitent pleinement : avancer accroupi pour ne pas faire couiner un plancher devient un défi stratégique en soi. Même les armes – du katana au tanegashima portugais – sont reproduites avec un soin quasi documentaire.
Chaque affrontement devient une petite leçon d’histoire en mouvement, et chaque couloir piégé un cours d’architecture interactive.
🥷 Yasuke : l’homme étonnant venu d’ailleurs
Assassin’s Creed Shadows nous met dans la peau d’un Yasuke (clairement fantasmé) basé sur les quelques traces historiques le concernant. Ancien esclave africain devenu serviteur d’Oda Nobunaga, Yasuke est un véritable pont entre les mondes.
En le suivant dans une ascension au cœur d’un Japon en mutation, on découvre non seulement une figure hors normes, mais aussi les débuts de l’influence européenne sur l’archipel.
Et Nobunaga dans tout ça ? Le célèbre « Grand unificateur » du Japon est lui aussi au cœur de l’intrigue, incarnant le choc entre tradition et modernité avec son usage audacieux des armes à feu. Voir un daimyo discuter stratégie militaire avec des jésuites portugais… c’est aussi ça, Shadows.
🎓 Un jeu qui enseigne sans en avoir l’air
Ce qui rend Assassin’s Creed Shadows aussi fascinant, c’est sa capacité à éveiller la curiosité. Oui, le jeu prend quelques libertés avec l’histoire. Mais il pousse aussi à se documenter, à creuser, à se passionner.
On met le jeu en pause pour lire un article sur la cérémonie du thé, on file sur Wikipedia pour comprendre le rôle d’Akechi Mitsuhide… et on ne s’en lasse pas. Ubisoft a travaillé avec des historiens, visité des lieux, intégré un codex culturel riche et passionnant – le tout sans jamais casser le rythme de l’aventure.
C’est là que Shadows brille : en devenant, sans le dire, une passerelle entre le jeu vidéo et la culture générale.
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