Découvrez deux femmes remarquables qui ont marqué l’histoire de la médecine au Japon : Ogino Ginko et Kusumoto Ine.
En 2018, un scandale révèle que des écoles médicales japonaises manipulent les admissions pour limiter le nombre de femmes étudiantes. Une découverte navrante redonnant de l’élan au combat pour l’égalité dans le domaine médical.
Pourtant, des femmes comme Ogino Ginko et Kusumoto Ine ont, dès le XIXᵉ siècle, ouvert la voie en surmontant des barrières pour devenir des figures emblématiques de la médecine au Japon.
L’une est connue comme la première femme médecin officiellement diplômée, tandis que l’autre fut la première à pratiquer la médecine occidentale dans un Japon encore isolé.
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Découvrons ensemble ces 2 parcours exceptionnels qui reflètent la détermination à briser les limitations sociales des femmes dans un domaine d’hommes.
🎓 Ogino Ginko : Une Licenciée de Pionnière
Née en 1851 dans une famille aisée, Ogino Ginko a subi un épisode traumatisant qui a orienté sa carrière. Mariée jeune, elle contracte une maladie sexuellement transmissible de son mari. À cette époque, les femmes malades étaient stigmatisées et devaient subir des examens gynécologiques souvent brutaux par des médecins hommes. Cette expérience l’a poussée à envisager un changement : devenir médecin pour offrir un traitement respectueux aux femmes.
Un chemin semé d’embûches
Après son divorce — un acte audacieux pour l’époque — Ogino décide de poursuivre des études médicales. Elle commence par intégrer l’École normale pour femmes de Tokyo en 1875, malgré son absence d’éducation formelle préalable. Son ambition la pousse à candidater à l’École médicale Kojuin, malgré l’absence d’établissements médicaux ouverts aux femmes.
Grâce à sa persévérance et au soutien de ses mentors, elle obtient finalement son diplôme en 1882. Mais la lutte continue : il lui faut un permis pour pratiquer. Après avoir plaidé avec acharnement pour son droit de passer l’examen, elle devient la première femme à le réussir.
La première clinique pour femmes
Ogino ouvre une clinique de gynécologie et d’obstétrique à Tokyo, qui rencontre un grand succès. Elle combine médecine et militantisme, soutenant les droits des femmes tout en enseignant à la future génération. Plus tard, elle quitte tout pour suivre son mari dans un projet utopique à Hokkaido, mais l’entreprise échoue. Elle revient à Tokyo, où elle exerce jusqu’à sa mort en 1913.
🩺 Kusumoto Ine : Médecine à l’Ère de l’Isolation
Née en 1827, Kusumoto Ine est la fille d’un médecin allemand, Philipp Franz von Siebold, et d’une courtisane japonaise, Taki. Elevée sur l’île isolée de Dejima, elle bénéficie d’une éducation singulière grâce aux contacts de son père avec des scientifiques. Après le départ forcé de Siebold en 1829, Ine continue à se former avec ses disciples.
Une éducation atypique
Elle commence à étudier la médecine auprès de Ninomiya Keisaku, un ancien élève de son père, puis approfondit ses connaissances en obstétrique avec d’autres mentors. Malgré les défis, elle devient une praticienne respectée, exerçant d’abord à Nagasaki avant de se faire un nom à Tokyo.
Une praticienne accomplie
Grâce à sa réputation et à l’appui de protecteurs influents, elle accède à des opportunités rares pour une femme de l’époque. Elle assiste même à un accouchement au sein de la cour impériale. Bien qu’elle ne passe jamais l’examen de licence, elle est largement reconnue pour ses compétences et ouvre une clinique d’obstétrique à Nagasaki.
Kusumoto prend sa retraite à Tokyo, où elle meurt en 1903. Sa vie inspire des œuvres littéraires et culturelles, témoignant de son héritage durable.
✨ Un Héritage Toujours Inspirant
Ogino Ginko et Kusumoto Ine ont tracé des chemins inédits pour les femmes dans la médecine japonaise. Malgré des obstacles immenses, elles ont surmonté les préjugés pour exercer et inspirer les générations futures. Aujourd’hui encore, leur histoire résonne alors que les femmes continuent de se battre pour l’égalité dans le domaine médical.
Ces deux pionnières restent des symboles de persévérance et d’engagement, prouvant que même face à des traditions rigides, il est possible de changer les choses.
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