Le Japon a connu une croissance constante de sa population de résidents étrangers au cours des trois dernières décennies.
Yu Korekawa, du département de recherche en relations internationales de l’Institut national de la population et de la sécurité sociale du Japon a récemment exploré l’origine et les perspectives de cette évolution démographique dans les médias nippons.
Voilà les principaux résultats de ses études basé sur les données du ministère de la justice japonais.
Les années 1990 : la montée de la Chine et la diversification
Après la Seconde Guerre mondiale, la majorité des résidents étrangers au Japon étaient originaires de la péninsule coréenne. Cependant, des amendements à la Loi sur l’immigration en 1989 ont permis à des nationalités diverses de résider au Japon dans le but de travailler.
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Dans les années 1990, la Chine suivait alors la Corée, qui avait encore plus grand nombre d’émigrants au Japon. Derrière eux, l’immigration en provenance du Brésil et des Philippines était en augmentation.
En 1993, le système de formation technique a été introduit sur l’archipel, et l’immigration basée sur des liens familiaux et la société japonaise a également augmenté. Cela inclut les personnes venant au Japon en tant qu’époux d’une personne japonaise, ainsi que les artistes des Philippines et les personnes d’origine japonaise du Pérou et du Brésil.
Ils se sont installés dans les 3 principales régions métropolitaines de Tokyo, Aichi et Osaka, ainsi que dans les régions industrielles du Tokai (au centre du Japon) et de la partie nord du Kanto (à l’est du Japon).
Les années 2000 : la montée de la Chine et les défis de l’immigration
Au milieu des années 2000, la Chine a dépassé la Corée en termes d’émigration vers le Japon. Pendant ce temps, l’immigration en provenance des Philippines a cessé de croître, et le nombre de Brésiliens et de Péruviens a commencé à diminuer.
Korekawa explique que l’immigration depuis la Chine a augmenté dans divers domaines, tels que les étudiants, les stagiaires techniques et les spécialistes. En même temps, l’immigration basée sur la famille a commencé à décliner à la fin des années 2000.
Des critères plus stricts pour l’octroi de visas de résidence aux époux ou enfants de citoyens japonais en 2006 ont rendu plus difficile l’entrée au Japon des personnes venant des Philippines.
Après que le gouvernement a fourni un soutien aux Péruviens et aux Brésiliens d’origine japonaise pour retourner dans leur pays d’origine à la suite de la crise financière mondiale de 2008, plus de 20 000 d’entre eux ont quitté le Japon.
Les années 2010 : la montée du Vietnam et la diversification continue
Les années 2010 ont été marquées par une diversification soudaine des pays contribuant à l’immigration au Japon.
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L’immigration en provenance du Vietnam a aussi soudainement augmenté dans ces années, dépassant les Philippines, le Brésil et la Corée pour devenir le deuxième plus grand groupe après la Chine.
Cette période a aussi été marquée par une pénurie de main-d’œuvre à l’échelle nationale, ce qui a entraîné une augmentation de la population étrangère, même dans les régions rurales. Les stagiaires techniques vietnamiens ont soutenu l’agriculture, la fabrication et d’autres secteurs. Dans de nombreuses municipalités, les stagiaires techniques représentaient près de la moitié de la population étrangère.
Une mise à jour du système de formation technique en 2017, permettant des séjours plus longs au Japon, est également considérée comme un facteur clé.
Principalement pour des raisons économiques, un plus grand nombre de personnes ont acquis un statut de résidence accessible à tous ceux qui répondaient à certaines conditions, tels que les visas d’« Ingénieur, spécialiste des sciences humaines ou des services internationaux », les stagiaires techniques ou les visas d’étudiant.
L’impact de la pandémie de COVID-19
Korekawa explique qu’avec la fermeture des frontières et l’interdiction d’entrée pour les nouveaux arrivants, les stagiaires techniques qui ne pouvaient pas rentrer chez eux se sont vu accorder des activités désignées, des visas de travailleurs qualifiés spécifiques et d’autres visas pour rester au Japon.
Avec l’assouplissement de la pandémie, les stagiaires techniques ont commencé à revenir au Japon à un rythme effréné.
Aujourd’hui l’immigration au Japon est en hausse en provenance d’Indonésie, des Philippines et d’autres pays, et cette croissance devrait se poursuivre à l’avenir.
À la fin de décembre 2022, le nombre de résidents étrangers au Japon a dépassé pour la première fois les 3 millions, atteignant un nouveau record d’environ 3,075 millions.
🔎 Source : moj.go.jp
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