Le risographe, parfois abrégé en riso, est un duplicateur automatique de documents inventé au Japon et permettant de réaliser des copies.

À l’origine, la copie de document utilisait un miméographe développés pendant la révolution industrielle : technique qui limite considérablement les tirages.
C’est à partir de cette problématique que le Japonais Noboru Hayama met au point le premier duplicopieur utilisant la technique du pochoir : le risographe.
La risographie japonaise est une méthode d’impression qui découle de cette machine, elle est à la fois traditionnelle et moderne et utilise des outils spécialisées pour produire des impressions en couleur et monochromes à partir d’une copie originale. Découvrez l’homme à la base d’une technique de reproduction hors du commun !
📄 La risographie : de la genèse à nos jours
Le 2 septembre 1924, Noboru Hayama est né à Tokyo d’un père soldat japonais.
Après la guerre, Noboru Hayama crée en 1946 l’atelier Riso-Sha (理想社), signifiant « société idéale », aussi connu sous le nom de RISO et acquiert sa propre machine à miméographer. Riso en japonais signifie « idéal ». Il a choisi ce nom évocateur pour rappeler aux gens l’importance de ne pas perdre leurs idéaux dans cette période difficile.
Pour continuer à réduire le coût de ses impressions, l’atelier met au point ses propres encres, la Riso ink ayant la consistance parfaite pour l’impression pratiquée dans son atelier.
L’encre à émulsion n’était pas disponible au Japon, ce qui entraînait des coûts d’importation élevés et une fiabilité réduite des circuits commerciaux.
Dans le but de proposer une alternative économique, Noboru Hayama créa donc son encre à base de soja appelée « Riso », idéale pour une impression couleur de haute qualité à un prix abordable, nouvelle encre à émulsion, qui consiste en un mélange d’huile et d’eau.
Après ce développement révolutionnaire, son entreprise n’est plus seulement une imprimerie, mais aussi un fabricant de couleurs et, en 1955, il change le nom de l’entreprise en RISO Science Laboratory Ltd, mettant ainsi l’accent sur le développement de nouveaux produits.
Parallèlement, il construit une petite usine d’encres à Setagaya, Tokyo ainsi que ses premiers risographes.
En 1963, Riso-Sha devient Riso Kagaku Corporation (« Science Idéale »), mettant l’accent sur la recherche et le développement.
L’entreprise lance en 1977 le Print Gocco, une imprimante domestique compacte qui rencontre un immense succès au Japon, notamment pour l’impression de cartes de vœux .
Mais c’est en 1986 que la véritable révolution a lieu avec la sortie du Risograph 007, une machine combinant les principes du mimeographe et de la sérigraphie, capable de produire rapidement des impressions en grande quantité et à faible coût.
🧪 Fonctionnement technique du risographe
Le risographe fonctionne selon un procédé de duplication par pochoir :
- Création du master : L’image est transférée sur un film thermosensible, créant un pochoir.
- Encrage : Le master est enroulé autour d’un tambour contenant de l’encre.
- Impression : Le papier passe sous le tambour rotatif, l’encre traverse les zones ouvertes du master pour imprimer l’image.
Chaque couleur nécessite un passage distinct, permettant des superpositions créatives.
🌱 Encres écologiques et supports adaptés
Les encres RISO, à base de soja, sont non toxiques et respectueuses de l’environnement. Elles offrent une finition mate et une opacité variable, idéales pour des impressions sur papiers non couchés. Les masters, fabriqués à partir de fibres végétales, renforcent l’aspect durable de cette technique.
🎨 La risographie dans le monde artistique
Initialement conçue pour des impressions administratives, la risographie a séduit le monde artistique par son rendu unique : couleurs vives, textures singulières et imperfections charmantes. De nombreux studios en Europe, notamment en France, proposent aujourd’hui des services d’impression en risographie, contribuant à la popularité croissante de cette technique.
🧰 Préparer ses fichiers pour l’impression RISO
Pour une impression optimale :
- Fichiers en niveaux de gris : Un fichier par couleur, sans couches multiples.
- Formats acceptés : TIFF, PDF, JPEG ou PSD, en 300 DPI minimum.
- Taille réelle : Fichiers au format final souhaité, avec traits de coupe si nécessaire.
Cette préparation garantit une reproduction fidèle et de qualité.
Aujourd’hui, la risographie connaît un essor international. On compte plus de 700 studios dédiés à cette technique à travers le monde, dont 368 en Europe . Elle est utilisée pour la création de zines, affiches, cartes, et bien plus encore, offrant une alternative écologique et artistique aux méthodes d’impression traditionnelles.
Née d’une volonté d’accessibilité et d’innovation, s’est imposée comme une technique d’impression alliant tradition et modernité. Son esthétique unique et son engagement écologique en font encore aujourd’hui un choix privilégié pour les artistes et éditeurs indépendants.
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