Attirés par un meilleur travail d’équipe et de meilleurs emplois de nombreux scientifiques quittent actuellement le Japon pour la Chine.
Des scientifiques japonais quittent désormais leur pays pour des perspectives d’avenir meilleures… en Chine !
La Chine a en effet investi agressivement dans la recherche et le développement, attirant de plus en plus de scientifiques de pays comme le Japon, où les chercheurs sont confrontés à des environnements de travail trop restrictifs et à une pénurie de financement.
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Motoharu Nowada, un physicien des plasmas spatiaux âgé de 49 ans, était employé comme chercheur postdoctoral à l’université de Pékin en 2010 et s’était retrouvé en Chine par hasard et a constaté ce changement culturel.
⚗️ Pourquoi de nombreux scientifiques quittent désormais le Japon pour la Chine ?
Selon Nowada, il y a une différence frappante entre les universités japonaises et chinoises notamment en ce qui concerne la communication au sein des laboratoires.
En Chine, les chercheurs ont des relations étroites non seulement avec leurs supérieurs, mais aussi avec leurs collègues de laboratoire, qui répondent rapidement aux messages sur les réseaux sociaux par exemple.
En revanche, dans de nombreuses universités japonaises, la hiérarchie est beaucoup plus rigide, avec le professeur qui domine. Nowada déclare aussi que les résultats scientifiques remarquables de la Chine ne sont pas uniquement dus à un meilleur financement qu’au Japon, mais aussi à la culture de la recherche du pays.
Les chercheurs japonais ont tendance à être fatalistes et à s’inventer des excuses ou à se résigner à leur travail, tandis que les jeunes scientifiques chinois sont motivés et bénéficient d’un statut dès le début de leur carrière.
⚗️ Des budgets de recherche en berne au Japon
Les capacités de recherche du Japon ont diminué au fil des années, tandis que la Chine est devenue le premier éditeur mondial d’articles de recherche. Le pays investit massivement dans la science et la technologie, avec des dépenses de recherche et de développement qui atteindront 59 000 milliards de yens en 2020, ce qui la placera au deuxième rang mondial, derrière les États-Unis.
Le Japon a investi intensivement dans quelques domaines de recherche de niche en raison de financements limités. Les budgets ont tendance à être concentrés sur un nombre limité d’universités, et les scientifiques ont beaucoup de mal à obtenir des subventions dans les domaines de la recherche fondamentale.
Les jeunes scientifiques ont du mal à obtenir des postes permanents, les chercheurs sont donc aussi moins nombreux à obtenir un doctorat en raison de l’incertitude qui pèse sur l’avenir.
Les chiffres du ministère de l’éducation montrent que le nombre annuel de doctorats obtenus au Japon a culminé à 17 860 au cours de l’exercice 2006 et a oscillé autour de 15 000 au cours des dernières années. Le nombre de doctorats obtenus en Chine est passé de 26 506 pour l’exercice 2005 à 65 585 pour l’exercice 2020, soit une augmentation d’environ 150 %.
Le Japon s’est fixé pour objectif de devenir un leader dans le domaine de la science et de la technologie, mais son rang ne fera que décliner si la fuite des cerveaux scientifiques s’accélère. Le Japon n’a dépensé que 17,6 billions de yens.
Les dépenses de recherche fondamentale en Chine augmentent en parallèle. En 1991, elles représentaient moins d’un vingtième de celles du Japon. En 2020, elles atteignaient 3,5 trillions de yens, dépassant ainsi les dépenses japonaises.
Pour améliorer son classement international en matière de recherche et éviter la fuite des cerveaux de ses jeunes chercheurs, le Japon doit désormais développer de nouveaux environnements de travail qui permettent aux scientifiques de se consacrer librement à leurs recherches, selon un expert.
🔎 Source : asahi.com
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