Avant cet évènement historique le Japon était un état dont les structures n’ont pas vraiment changées depuis le début de la période Edo.
Cet évènement marque la fin de l’époque d’Edo, de et précède l’ère Meiji. Les expéditions Perry de 1853 et 1854 constituent un moment extraordinaire dans la rencontre moderne entre « l’Orient » et « l’Occident ».
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Désirant mettre fin à la politique isolationniste du sakoku (鎖国) au Japon depuis l’époque d’Edo, le gouvernement américain chargea en 1853 le commodore Perry de régler le cas japonais.
En effet, avant l’arrivée de Perry, l’essentiel du pouvoir exécutif reposait entre les mains du Bakufu (gouvernement militaire) avec à sa tête le Shogun, l’Empereur étant le représentant dynastique et religieux.
Cette politique d’isolement du Japon n’entrainait au fil du temps qu’un retard significatif du pays sur le reste du monde. L’empire chinois des Qing au cours du XIXe siècle ayant déjà subit les foudres des occidentaux, le gouvernement japonais était au courant qu’il était le prochain sur la liste !
🛥️ L’ouverture du Japon par le commodore Perry
En cette année 1853, Perry doit porter une lettre du président Millard Fillmore et négocier un traité commercial avec le Japon. Le 8 juillet, Perry aborda une première fois les côtes japonaises au large d’Uraga, dans la baie d’Edo (aujourd’hui Tokyo) avec une force de quatre bateaux.
Comme pour les Britanniques, la flotte de Perry et ses navires de guerre fonctionnaient au charbon et étaient connus des Japonais sous le nom de navires noirs ou kurofune (黒船). Ce nom était donné en partie à cause de leur couleur et en partie à cause des nuages noirs qui s’échappent des cheminées.
Quatre bateaux à vapeur américains commandés par le commodore Perry rencontrèrent donc les représentants du shogun qui refusèrent cependant de porter son message et lui demandèrent de se rendre à Nagasaki, seul port nippon ouvert au commerce occidental à l’époque.
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Perry refusa alors de quitter les lieux, et utilisa la menace de la force pour contraindre à la négociation. Sa stratégie relèva alors de ce que l’on appelle la politique de la canonnière.
Il disposa sa flotte armée de canons Paixhans de manière à pouvoir viser la ville d’Uraga et les embarcations présentes. Sous couvert de drapeau blanc, il fit parvenir une lettre d’intimidation déclarant la victoire certaine des forces américaines si les Japonais choisissaient la guerre.
Cette démonstration de puissance navale, technologique et militaire fit une impression telle que le 14 juillet 1853, les délégués nippons acceptèrent la requête de Matthew Perry et sa lettre.
Quelques jours plus tard, sur son départ, Perry demanda aux autorités japonaises des négociations sérieuses pour son retour. Ainsi lorsque Perry revint au Japon (avec 2 fois plus de navires en mars 1854), il se vit offrir la possibilité de négocier une convention commerciale.
Cette convention de Kanagawa signée le 31 mars 1854 ouvrit de nouveaux ports, Shimoda et Hakodate, et envisagera aussi l’envoi d’un consul américain au Japon.
Les Américains – ainsi que les autres étrangers qui les suivirent rapidement (Britanniques, Hollandais, Français et Russes) – se retrouvaient face à une culture « orientale » qui n’existait jusque-là que dans leurs imaginaires.
Cet épisode marqua le début de l’ouverture commerciale et culturelle du Japon au reste du monde, qui se confirmera avec la signature du traité d’amitié et de commerce le 29 juillet 1858 et de documents similaires appelés traités inégaux (不平等条約).
En à peine quinze ans le Japon va s’ouvrir complètement aux influences étrangères : les mutations économiques, sociales et culturelles résultantes seront à l’origine d’une crise politique appelée le bakumatsu, fin du shogunat Tokugawa.
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