🇯🇵 Tourisme au Japon : Octobre 2025 bat tous les records…

Le Japon a connu en octobre 2025 un afflux touristique sans précédent merci les couleurs d’automne !

Japon : Octobre 2025 bat tous les records

Et derrière les cartes postales partagées en boucle sur les réseaux sociaux, la réalité est plus contrastée : engorgement des sites, diplomatie sous tension, surcharge écologique… Et un pays qui tente de retrouver le contrôle sans tuer la magie. Plongée dans un mois record qui interroge sur l’avenir du tourisme au Japon.

Octobre 2025 : le mois où tout a basculé

Octobre 2025 est entré dans les livres d’histoire. Près de 3,9 millions de touristes étrangers ont foulé le sol japonais en un seul mois, soit une hausse de plus de 17 % par rapport à l’année précédente. Entre janvier et octobre, ce sont déjà plus de 35,5 millions de visiteurs internationaux qui ont franchi les frontières du pays, laissant entrevoir un dépassement très probable du seuil symbolique des 40 millions à la fin de l’année, un objectif longtemps caressé par les autorités japonaises.

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La Corée du Sud, la Chine continentale et Taïwan composent toujours le trio de tête des pays d’origine des visiteurs. Les États-Unis suivent, et la Russie crée la surprise avec une fréquentation presque doublée. Cette dynamique s’inscrit dans un contexte favorable : un yen toujours faible, des vols plus accessibles et un engouement mondial intact pour les saisons japonaises, du printemps fleuri au rougeoiement des érables en automne.

Mais cette croissance a un revers. L’archipel n’est pas une destination illimitée. L’espace, les ressources et la patience des habitants sont mis à rude épreuve.

Prophéties, rumeurs et politique

L’été 2025 avait pourtant marqué une accalmie inattendue. Non pas à cause d’une crise sanitaire ou économique, mais à cause… d’un manga. The Future I Saw, œuvre de Ryo Tatsuki, relayée massivement sur TikTok et YouTube, annonçait un séisme cataclysmique pour le 5 juillet. Une fiction qui a suffi à semer la panique dans plusieurs pays asiatiques. Les réservations venues de Hong Kong, Taïwan ou encore des Philippines se sont effondrées. Certaines compagnies aériennes ont même suspendu leurs vols. Peu importe les démentis des sismologues : la rumeur avait déjà fait son œuvre.

Quelques mois plus tard, c’est la politique qui vient bouleverser la donne. Après une déclaration de la Première ministre japonaise sur un possible soutien à Taïwan en cas d’invasion, Pékin réagit fermement. Le gouvernement chinois appelle officiellement ses ressortissants à ne plus voyager au Japon. Conséquence immédiate : une avalanche d’annulations. On parle de près d’un demi-million de billets d’avion supprimés en quelques jours, et de milliers de réservations d’hôtels envolées. Un coup dur pour les professionnels du secteur, alors que la Chine recommençait à peine à reprendre la tête du tourisme au Japon.

Kamikōchi : la vallée saturée

Prenons un exemple emblématique. Depuis le célèbre pont Kappabashi, la vallée de Kamikōchi offre l’un des panoramas les plus spectaculaires du pays. Une rivière cristalline, des sommets poudrés, des forêts dorées… et hors du cadre, une foule dense, des bus bondés, et des déchets qui s’accumulent.

Kamikōchi, pourtant protégée par une interdiction d’accès aux véhicules particuliers, a accueilli plus de 1,56 million de visiteurs cette année. Le principe “ramène tes déchets” y est clair : presque aucune poubelle, tout repose sur le civisme. Mais le système craque. Canettes, emballages, mouchoirs sont laissés dans la nature.

La ville de Matsumoto, en charge de la zone, envisage désormais un droit d’entrée. Objectif : financer la gestion des déchets, entretenir les sentiers, protéger la faune… et surtout calmer la pression touristique. Kamikōchi pourrait ainsi devenir le laboratoire d’une nouvelle approche, plus durable, plus encadrée.

Le Mont Fuji, victime de sa légende

Le Mont Fuji, symbole millénaire et emblème des guides touristiques, subit lui aussi le poids de sa renommée. Le sentier principal, côté Yamanashi, limite désormais l’accès à 4 000 randonneurs par jour. Réservation en ligne obligatoire, droit d’entrée doublé, fermeture nocturne du sentier : les autorités ne plaisantent plus.

La préfecture de Shizuoka applique les mêmes mesures sur ses trois sentiers. L’objectif est clair : éviter que la montagne ne se transforme en file indienne de doudounes multicolores. Et ce n’est qu’un début. Certains incidents récents – comme ce randonneur secouru deux fois en quelques jours parce qu’il était remonté chercher son téléphone – ont poussé les autorités à envisager la facturation des secours en hélicoptère hors saison.

Les chiffres donnent le vertige : une heure d’intervention peut coûter près de 100 000 yens. Une manière radicale de responsabiliser les visiteurs.

Le dilemme des villes japonaises

Le tourisme reste une manne précieuse pour le Japon. Dans un pays confronté au vieillissement de sa population, à la désertification des campagnes et à une croissance stagnante, l’afflux de visiteurs étrangers redonne vie à des pans entiers du territoire. Il fait tourner les ryokan, les petits restaurants, les commerces de proximité. Il remet sur pied des villages oubliés.

Mais sur le terrain, la saturation est réelle. À Kyoto, certains quartiers n’appartiennent plus qu’aux touristes. À Tokyo, les habitants ne peuvent plus monter dans leur propre bus. Des îles comme Miyajima ou Zamami sont prises d’assaut, jusqu’à perdre leur rythme local.

Face à cette situation, plusieurs stratégies émergent. Le Japon commence à imposer des quotas, à obliger les réservations pour certaines attractions, à restreindre les horaires d’accès. Les taxes de séjour augmentent. Des contributions sont exigées pour la conservation de sites. Et surtout, le pays cherche à déplacer les foules. Des campagnes officielles incitent à explorer le Tohoku, le Shikoku, le San’in. On promeut l’hiver à Kanazawa plutôt que le printemps à Kyoto. L’idée n’est pas de freiner l’envie de découvrir, mais de l’orienter autrement.

Voyager autrement

Si tu envisages un voyage au Japon dans les mois à venir, tu n’es pas juste un visiteur parmi d’autres. Tu fais partie de cette vague qui redessine les contours du tourisme dans l’archipel. Et ton comportement peut faire la différence.

Il est essentiel d’éviter les heures et jours de pointe, de respecter les règles et réservations imposées, et de toujours emporter ses déchets, notamment dans les zones naturelles. Accepter les taxes, comprendre qu’elles ne sont pas un surcoût injuste mais une contribution directe à la préservation, fait aussi partie de la responsabilité du voyageur. Enfin, sortir des circuits saturés, préférer l’inédit à l’évident, c’est non seulement enrichir son expérience, mais aussi soulager des lieux au bord de l’asphyxie.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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