Une tendance qui pourrait bouleverser encore plus fort que prévu l’avenir social et économique du pays du soleil levant.

Le Japon fait face à un enjeu démographique majeur : une population qui vieillit rapidement et un taux de natalité en chute libre.
Un récent sondage révèle une réalité encore plus préoccupante : plus de la moitié des jeunes Japonais âgés de 15 à 39 ans ne souhaitent pas avoir d’enfants.
💸 Une jeunesse économiquement fragilisée
L’étude, dirigée par la professeure Kaori Suetomi de l’Université Nihon, a interrogé 4 000 jeunes à travers tout le Japon. Il en ressort un portrait frappant d’une génération confrontée à de nombreuses privations :
- 27,1 % n’ont pas pu partir en voyage faute de moyens,
- 21,9 % ont dû annuler des sorties avec leurs amis,
- et 11,2 % ont parfois manqué d’argent pour se nourrir.
Des chiffres qui dressent le portrait d’une jeunesse précarisée, pour qui fonder une famille devient un luxe inaccessible…
👶 Des enfants ? Pas vraiment au programme
Le chiffre choc : 52 % des répondants disent clairement ne pas vouloir d’enfants. Seuls 14,9 % en ont déjà, tandis que 32,1 % souhaiteraient en avoir un jour. Ce refus massif de la parentalité est étroitement lié à la situation financière des jeunes. Parmi ceux qui gagnent moins de 2,99 millions de yens par an (environ 20 000 USD), 60 % ne veulent pas d’enfants.
Un détail intéressant : chez les femmes âgées de 30 à 39 ans, ce taux baisse à environ 40 %, suggérant que le rejet de la maternité pourrait diminuer avec l’âge — ou que la réalité sociale pèse différemment selon les tranches d’âge.
🏛️ Ce que veulent les jeunes : soutien concret et équilibre de vie
Quand on leur demande ce dont ils ont besoin, les jeunes ne réclament pas seulement de l’argent, mais un changement en profondeur :
Mesure souhaitée | Pourcentage de soutien |
---|---|
Aide financière directe pour les jeunes | 61,7 % |
Réduction ou exonération des frais de services publics | 61,4 % |
Subventions au logement (loyer) | 57,4 % |
Aide à la formation et à la recherche d’emploi pour les précaires | 55,5 % |
Mais surtout, les attentes ne sont pas seulement économiques. Pour relancer la natalité, les priorités exprimées sont :
- Un meilleur équilibre vie pro/vie perso (78,2 %),
- Plus de flexibilité au travail, notamment le télétravail (77,8 %),
- Un accès facilité au congé parental (76,5 %).
Ces chiffres montrent clairement que les jeunes ne refusent pas les enfants par désamour de la parentalité, mais parce que le système actuel rend cette perspective décourageante.
Autre signal fort : 70,4 % des jeunes interrogés ne se reconnaissent dans aucun parti politique. Ce désintérêt massif traduit un profond manque de confiance envers les institutions censées répondre à leurs besoins. Aucune formation ne dépasse les 11 % de soutien.
🍼 Une société peu accueillante envers la parentalité
Ce rejet de la parentalité semble aussi s’inscrire dans une dynamique culturelle plus large. Au Japon, les parents — en particulier les mères — subissent encore beaucoup de pression sociale. On se souvient des polémiques autour de femmes avec poussettes dans les transports, ou de la grogne après l’annonce d’un restaurant offrant des repas gratuits aux bébés.
Par ailleurs, les entreprises sont peu conciliantes : les hommes sont stigmatisés s’ils prennent un congé parental, et les femmes peuvent tout simplement être licenciées.
L’ex-premier ministre Kishida Fumio a même proposé que les pères profitent de leur congé parental pour… se former professionnellement, illustrant l’incompréhension du politique sur ces enjeux !
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