Cette période porte le nom du quartier où se trouvait le palais des shoguns, déplacé à Kyoto en 1378 par le troisième shogun Ashikaga.
Après la courte Restauration de Kenmu, Takauji Ashikaga fût nommé Shogun en 1337 et marque le début de l’ère japonaise connue sous le nom de Muromachi (室町時代).
Les membres de son clan fûrent (officiellement) les shoguns pendant près de 250 ans jusqu’en 1573.
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Cette période de l’Histoire du Japon a été marquée par des événements importants qui ont profondément influencé la culture et la société de l’archipel.
Le nouveau palais des shoguns de Kyoto
En 1392, Go-Kameyama, le dernier empereur de la Cour du Sud, s’est soumis à Yoshimitsu. Cette soumission a marqué le début d’une période durant laquelle les shoguns Ashikaga étaient les seuls à exercer un pouvoir hégémonique incontesté sur le Japon.
Afin de faciliter la passation du pouvoir à son héritier désigné Yoshimochi, il lui a transmis en 1394 la fonction de shogun et a obtenu du titre de Ministre des Affaires suprêmes de l’empereur.
Yoshimitsu a établi son autorité à partir de 1378, à partir du palais de Muromachi, et a maintenu le pouvoir jusqu’en 1397, à partir du Pavillon d’Or (Kinkaku-ji) :
Les Ashikaga ont donc mis fin à l’idée selon laquelle l’Empereur régnait directement, ce qui rendait la position de Shogun absolument nécessaire pour le bon fonctionnement de l’Empire.
Durant l’ère Muromachi, les shogun de Kamakura donnèrent aussi de plus grands pouvoirs aux gouverneurs des différentes terres pour lesquelles le shogun agissait, aussi appelés les daimyôs.
Ces daimyôs devinrent alors les plus puissants politiciens de l’Empire, juste après la cour shogunale et c’est la montée des shoguns qui mènera à la déchéance des Ashikaga :
Les daimyôs purent alors choisir directement certains candidats à la succession impériale pour leur propre bénéfice, ce qui fit basculer le pouvoir du shogun vers eux. La quatrième génération de shoguns vit leur influence et leur prestige décliner progressivement.
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Officiellement, les Ashikaga demeurèrent au pouvoir jusqu’en 1573, mais longtemps avant leur chute, les signes de leur décadence se firent de plus en plus visibles.
La guerre d’Ônin, entre 1467 et 1477, déclenchée par une querelle de succession impériale, débutant une période de troubles jusqu’alors inconnue au Japon. Cette période de guerre civile où chaque famille, chaque clan ne défendait que ses propres intérêts, plongea le pays en plein chaos. On parle de Sengoku-jidai, l’âge des pays en guerre.
Le Japon est alors en proie à des troubles considérables. La fin de la guerre de l’Ônin n’a pas mis fin aux conflits, et la dynastie Ashikaga, qui gouverne le pays au nom de l’Empereur sous le titre de Seishi Taishogun depuis 1337, ne parvient pas à étouffer les querelles entre les nombreuses familles et clans de la noblesse.
Arrivée des portugais au Japon
La plus remarquable des transformations de l’ère Muromachi est l’arrivée en 1543, dans l’archipel nippon. Des marins portugais sont alors détournés par une tempête sur l’île de Tanegashima.
Les japonais n’avait jamais été en contact avec les civilisations européennes et les échanges furent au départ très limités. Ils appelaient les portugais « Nanban », ce qui signifiait « barbare du Sud » :
En quelques années, les portugais se mirent à importer des produits chinois au Japon pour contourner l’embargo imposé par l’Empereur de Chine en réponse aux actes de pirateries des japonais.
Le commerce s’intensifia et le port de Nagasaki devint un comptoir commercial en 1571. En 1578, en remerciement de l’aide portugaise pour repousser une attaque contre le daimyô du clan Sumitada, le port fut cédé à perpétuité aux jésuites.
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En 1600, les Hollandais arrivèrent également et la rivalité entre eux et les portugais se transforma en compétition féroce pour obtenir le monopole du commerce avec le Japon.
L’introduction d’occidentaux donna lieu à deux changements majeurs dans l’archipel du Soleil Levant. Le premier était d’ordre technologique. En 1543, la poudre à canon était presque inconnue au Japon, mais cette invention aida les clans qui avaient accès aux arquebuses portugaises à résister contre des voisins plus puissants.
C’est le début de nombreux nouveaux conflits au Japon. Sur l’île méridionale de Kyushu, le premier contact avec les Nanban a eu lieu et la léthalité des arquebuses s’est répandue dans tout l’archipel.
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Dans les années 1560, ces armes étaient utilisées à grande échelle sur les champs de bataille. Des églises sont bâties à Nagazaki et Saint François Xavier s’efforce de convertir les Japonais. Dans les trente années suivantes, plus de 130 000 japonais se sont convertis, incluant la plupart des daimyos de Kyushu.
Certains daimyos ont vu le christianisme comme une menace et ont refusé de leur remettre en cause le bouddhisme, ce qui a provoqué des conflits entre les pro-chrétiens et les anti-chrétiens.
Gekokujo et l’unification du Japon
Les guerres claniques qui divisent le Japon sont le théâtre d’un phénomène connu sous le nom de Gekokujo, dont la traduction littérale est « les plus faibles gouvernent les plus forts ».
Dans la région d’Echigo, au nord de Kyoto, et dans la province d’Iga, la vallée du Crâne, les villageois se libèrent de l’emprise des seigneurs féodaux et s’organisent en ligue pour se défendre. Voilà l’occasion unique de remettre en question l’immobilisme qui a mené à la décadence de la dynastie Ashikaga.
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Les clans anciens, puissants et respectés perdent du terrain au profit de nouveaux clans dynamiques et de chefs plus ambitieux. Par conséquent, la guerre dégénère très rapidement, car elle se déroule non seulement entre les clans, mais aussi entre les diverses familles et branches familiales, cette période mènera néanmoins à l’unification du pays.
Au cours des années 1560, Oda Nobunaga, seigneur de guerre originaire de l’Owari, a amorcé un mouvement de concentration politique après avoir vaincu les Imagawa. Pendant cette période, le Japon était encore politiquement divisé, mais Nobunaga contrôlait un tiers du pays. Au cours des deux décennies qui ont suivi, Nobunaga et son successeur Toyotomi Hideyoshi ont soumis ou éliminé les daimyō, les temples et les communes provinciales restés indépendants.
Le pays a donc été réunifié et des institutions centralisatrices ont été mises en place. C’est finalement Tokugawa Ieyasu qui a réussi à créer une dynastie et à rétablir le régime shogunal à partir de 1603, fin de la période Muromachi et début de l’époque d’Edo.
⛩️ Chronologie des principaux faits historiques de la période Muromachi (1337 à 1573)
- 1336 : bataille de la rivière Minato. Ashikaga Takauji prend Kyoto et installe l’empereur Komyo. Il y a désormais 2 cours impériales : Cours du Nord et du Sud
- 1338 : Ashikaga Takauji restaure le shogunat, premier des shoguns Ashikaga
- 1467 à 1477 : guerre d’Onin et début de la période Sengoku
- 1543 : premier contact avec les Portugais
- 1562 : des commerçants étrangers s’installent à Nagasaki
- 1562 : les commerçants étrangers peuvent s’installer à Nagasaki
- 1565 : les Jésuites sont chassés de Kyoto
- 1571 : le port de Nagasaki est ouvert pour commercer avec l’Europe
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