🇯🇵 Plus de la moitié des Japonaises déjà mariées auraient préféré garder leur nom de jeune fille

Si le Parlement japonais parvient à dépasser les blocages politiques, les couples pourraient bientôt choisir leur nom de famille.

la moitié des Japonaises déjà mariées auraient préféré garder leur nom de jeune fille

Une loi datant de l’ère Meiji oblige les couples mariés à choisir un nom unique, ce qui, dans 95 % des cas, signifie que la femme adopte celui de son mari. Mais une récente enquête révèle que plus de la moitié des Japonaises auraient préféré garder leur nom de jeune fille…

📊 Une majorité de femmes en faveur du choix

Un sondage mené par Nikkei auprès de 2 347 travailleurs japonais met en lumière une tendance intéressante :

  • 52 % des femmes auraient voulu avoir le choix de conserver leur nom de jeune fille.
  • 29,7 % ont préféré prendre le nom de leur mari, tandis que 18,1 % étaient indifférentes.
  • Seulement 29 % des femmes changeraient leur nom aujourd’hui si la loi était modifiée. Les autres évoquent des raisons pratiques, comme l’habitude (40 %) ou la lourdeur des démarches administratives (35 %).

Ces chiffres montrent que le désir de flexibilité dans le choix du nom est bien présent, même si certaines femmes s’accommodent du système en place.

🏛️ Un débat politique qui piétine

Malgré un soutien majoritaire du public pour une réforme de la loi, les discussions au Parlement japonais (la Diète) sont au point mort. L’article 750 du Code civil de 1898 reste en vigueur, même si les grandes entreprises japonaises, notamment la fédération économique Keidanren, plaident pour son abrogation afin de favoriser l’égalité professionnelle.

Les sondages récents montrent une approbation croissante pour la modification de la loi :

📅 Enquête✅ Pour la réforme❌ Contre la réforme
Jiji (mars 2025)46 %26 %
Asahi Shimbun (février 2025)63 %29 %
NHK (mai 2024)62 %27 %
Sankei/Fuji (conservateur)28 %51,7 % préfèrent des ajustements sans changement légal

Les médias conservateurs, tels que Sankei Shimbun, minimisent l’ampleur du soutien à la réforme en insistant sur l’option de rendre l’usage du nom de jeune fille plus courant dans la sphère professionnelle, sans modifier la loi.

⚖️ Et des résistances au sein du gouvernement

Les opposants à la réforme, notamment les membres conservateurs du Parti libéral-démocrate (LDP), avancent un argument récurrent : l’impact négatif potentiel sur les enfants si leurs parents portent des noms différents. Cet argument est pourtant contredit par la situation dans de nombreux pays où cette pratique est légale sans poser de problème majeur.

Un sondage Asahi de février 2025 montre d’ailleurs que 65 % des Japonais ne croient pas que la réforme affaiblirait la famille. Même 58 % des électeurs du LDP partagent cet avis.

L’immobilisme a longtemps été la règle, le LDP ayant contrôlé les deux chambres du Parlement. Mais la perte de la Chambre basse en octobre 2024 a relancé les espoirs. Le principal parti d’opposition, le Parti démocrate constitutionnel (CDP), soutient pleinement la réforme. Cependant, le Parti démocrate du peuple (DPP), qui s’était engagé en faveur du changement lors des élections de 2024, temporise désormais en invoquant des préoccupations administratives et familiales.

Avec 28 sièges pour le DPP, 148 pour le CDP, et le soutien d’autres partis comme Reiwa Shinsengumi (9 sièges) et le Parti communiste japonais (8 sièges), une majorité en faveur du changement pourrait émerger même sans l’aval du LDP.

Le Japon est aujourd’hui le seul pays développé à imposer un nom unique aux couples mariés. Alors que la pression de l’opinion publique et des entreprises s’accroît, la question n’est plus de savoir si la loi changera, mais quand !

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Auteur/autrice : Louis Japon

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