De la JAV à la taule, et retour à la vie : l’histoire complètement dingue de Moe. Attention, c’est aussi trash que touchant.
Devenir star du X, finir en taule pendant 13 piges, et ressortir en mode warrior prête à tout reconstruire : voilà le résumé ultra-raccourci de l’histoire de Moe, aka @ladyprisoner_moe.
Mais ce que cette femme a traversé dépasse tous les scénarios. Voici son parcours, entre descentes aux enfers, révélations intimes et vraie résilience.
Actrice JAV malgré elle ? Pas du tout.
Avant d’être une star du X, Moe rêvait d’une carrière dans le cinéma “classique”. Elle était race queen (aka les hôtesses stylées des circuits de course), jouait dans des petites prods japonaises… puis un jour, elle se rend à l’évidence : “Si même les meufs canons se mettent nues, j’ai zéro chance sans faire pareil.” Et bim. Elle se lance dans la JAV. Choix assumé. Pas de regret. Pas de tabou.
Ses parents ? Curieusement OK. Ils savaient, ils ne cautionnaient pas forcément, mais ils ne l’ont pas rejetée. Jusqu’au jour où Moe finit au poste. Là, ambiance différente. “On t’a peut-être laissée trop libre”, lui lance un membre de la famille. Ça pique, mais ça ne l’ébranle pas : elle assume tout. “J’aimais ce taf. C’était dur, mais j’y trouvais du fun.” Voilà.
Quand tout s’écroule : drogue, solitude, Kabukichō et embrouilles
Tout allait “bien” jusqu’au crash. Son agence JAV ferme. Plus de contrats. Plus de rythme. Et pour Moe, plus de but. Alors elle cherche des sensations ailleurs : MDMA en soirée, puis méthamphétamine en boucle. Jusqu’à trois shoots par jour. “J’avais besoin de ressentir quelque chose, n’importe quoi.”
Elle tombe aussi sur les mauvaises personnes. Un mec louche, Kabukichō, les combines. La spirale. Et des trahisons à la pelle. “J’ai perdu des gens. Certains m’ont laissée tomber. D’autres m’ont vendu.” Le décor est planté.
13 ans en prison. Ou comment la taule l’a remise sur pied.
Moe se fait arrêter trois fois. Possession, usage, revente. À la troisième, c’est la peine max : 9 ans ferme. Bilan final : 13 ans en tôle, à bouffer du riz tiède, se lever à 6h50, bosser à l’atelier, et écrire des lettres sous surveillance. Et pourtant ? “J’ai jamais été aussi en forme.” Trois repas par jour, dodo à heure fixe, zéro drogue. Elle reprend goût à une vie clean. Lentement. Solidement.
Et puis, surprise : même en prison, Moe vit une histoire d’amour. Oui, avec une codétenue. Une vraie relation, douce, soutenue par les autres filles… jusqu’à ce qu’une balance vienne tout gâcher. Dénoncées, punies. “Elle a tout balancé dans son journal. J’lui ai plus jamais parlé.” C’est la prison, mec. Solidarité et coups de poignard cohabitent.
La vraie désintox, Moe la vit en prison. Elle explique qu’il n’y a pas de miracle : il faut du temps. Beaucoup. “Neuf ans enfermée, ça coupe l’envie.” Même les vieux réflexes (regarder ses veines, penser aux shoots), finissent par s’éteindre. Et elle balance une punchline qui résume tout : “Si quelqu’un veut vraiment arrêter la meth, il faut lui filer une longue peine.” Boum.
Mais elle ne prône pas la prison pour tous. Elle veut des structures, des vrais suivis. Car l’addiction, c’est pas une lubie de soirée. C’est un puits sans fond.
Un come-back comme dans un manga – au sens propre.
Sortie en octobre 2023. Moe a plus de 40 ans, mais une vraie dalle de revanche. Elle découvre PayPay, les YouTubers, TikTok. Elle se marre, mais elle ne perd pas de temps : elle monte sa chaîne, ouvre son compte X, et commence à raconter “les dessous de la vie là-bas” avec une sincérité brutale. Objectif : prévenir, éveiller, réveiller.
En bonus, elle dessine. Beaucoup. Elle avait commencé en prison. Croquis de la vie carcérale, petits strips drôles et touchants. Son style accroche. Résultat : un éditeur lui propose de publier un manga basé sur ses années de taule. Pas mal pour une ex-dealeuse, non ?
“La prison m’a appris la patience. Et maintenant, je veux servir à quelque chose.”
Aujourd’hui, Moe ne cherche pas la pitié. Elle veut du sens. Elle veut retourner en prison, mais en visiteuse, pour parler aux détenus, les soutenir, leur dire qu’il y a une sortie. Elle veut utiliser son passé comme un message. Et elle insiste : rien ne justifie de foutre sa vie en l’air pour un peu de cash ou une montée. “À 50 ans, tu veux pas être encore derrière les barreaux.”
Elle s’adresse surtout aux jeunes, aux paumés, à ceux qui croient que “juste une fois, c’est pas grave”. Si elle pouvait se parler à elle-même, elle se hurlerait dessus. Mais elle ne pleurniche pas sur son sort. Elle se relève, elle crée, elle aide.
Moe est passée de la lumière des projecteurs au noir des cellules. Aujourd’hui, elle veut rallumer la flamme chez les autres.
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