Cette affaire illustre une nouvelle fois tragiquement les lacunes persistantes dans la protection des femmes au Japon.

Le 30 avril 2025, la police de Kawasaki a découvert les restes d’Asahi Okazaki, 20 ans, sous le plancher du domicile de son ex-petit ami, Hideyuki Shirai. Ce dernier a été arrêté pour abandon de cadavre après avoir été interrogé à son retour des États-Unis.
Cette affaire tragique met en lumière les défaillances systémiques de la police japonaise face aux signalements de harcèlement et de violences faites aux femmes.
🚨 Neuf appels à l’aide ignorés
Entre le 9 et le 20 décembre 2024, Asahi Okazaki a contacté la police à neuf reprises pour signaler que Shirai la harcelait, rôdant autour de chez elle et refusant de lui rendre son vélo. Malgré ces alertes, les autorités ont considéré qu’il n’y avait pas de danger immédiat.
Le 20 décembre, Asahi a disparu. Deux jours plus tard, sa grand-mère a signalé sa disparition, mentionnant une fenêtre brisée et suspectant un enlèvement par Shirai. La police a toutefois conclu que la vitre avait été cassée de l’intérieur, écartant l’hypothèse d’un acte criminel. Ce n’est que le 7 janvier que des empreintes ont été relevées sur les lieux.
Shirai a été interrogé à plusieurs reprises entre décembre et mars. Il a admis avoir traqué Asahi, notamment en se rendant près de son lieu de travail le 20 décembre. Malgré ces aveux, la police n’a pas approfondi l’enquête. La famille de Shirai elle-même a exprimé ses soupçons aux autorités en janvier, craignant qu’il ait tué Asahi. Ces informations n’ont pas conduit à des actions concrètes…
⚖️ Des mobilisations face à une législation inefficace
Le Japon a adopté une loi anti-harcèlement en 2000, suite à un féminicide en 1999. Cette loi a été révisée en 2013, 2016 et 2021 pour inclure les courriels, les réseaux sociaux et le suivi GPS non autorisé. Cependant, ces modifications n’ont pas suffi à protéger les victimes. La police continue de minimiser les signalements, exigeant souvent des preuves tangibles avant d’intervenir, ce qui retarde les mesures de protection nécessaires.
Le 3 mai, plus de 90 personnes, dont le père d’Asahi, se sont rassemblées devant le commissariat de Rinkō pour protester contre l’inaction policière. Des slogans tels que « Vous l’avez tuée » ont été scandés. Face à l’indignation publique, le chef de l’Agence nationale de la police a ordonné une révision de la gestion de l’affaire par la police de Kanagawa.
Malgré des réformes législatives, l’application des lois reste défaillante, et les victimes de harcèlement continuent de ne pas être prises au sérieux. Il est impératif que les autorités japonaises reconnaissent l’urgence de la situation et mettent en place des mesures concrètes pour prévenir de telles tragédies à l’avenir.
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