Au Japon, quand il s’agit de démissionner un phénomène a explosé ces dernières années : les agences de démission.

Tu veux quitter ton job sans vague, sans risque juridique, et sans te faire arnaquer ?
Voici ce que tu dois savoir pour démissionner de manière simple, légale et sans mauvaise surprise.
🧳 C’est quoi exactement un “resignation service” ?
Premièrement note que depuis la fin des années 2010, un nouveau type de service s’est imposé au Japon : pour 20 000 à 50 000 yens, une entreprise se charge d’annoncer ta démission à ta place.
Leur promesse ?
✅ T’éviter un face-à-face tendu avec ton employeur
✅ Gérer “à ta place” les formalités de départ
✅ Te permettre de “quitter sans stress”
Très prisé des 20-30 ans, le service s’est peu à peu banalisé. Jusqu’ici, rien d’illégal… tant qu’on reste dans la simple transmission d’intention.
Mais attention : quand ces agences sortent de ce cadre, elles entrent dans une zone rouge juridique.
⚖️ Où est la ligne rouge légale ? L’Article 72
Au Japon, la loi est très claire : seuls les avocats peuvent pratiquer des actes juridiques. C’est l’article 72 de la Loi sur la profession d’avocat (弁護士法).
Dès qu’une agence :
- Négocie tes conditions de départ
- Répond juridiquement à ton employeur
- Rédige des accords ou documents à valeur légale
- Perçoit une commission pour te “recommander” un avocat
Elle tombe sous le coup de la loi. Et ce n’est pas une simple formalité : la police peut perquisitionner, et des poursuites peuvent suivre.
✅ Tu n’as pas besoin d’eux : la loi te protège déjà
Voici ce que la loi japonaise garantit à tout salarié. Pas besoin de payer une agence :
📌 1. En CDI : tu peux démissionner avec 14 jours de préavis
Code civil, Article 627. C’est clair : tu n’as pas besoin d’attendre l’approbation de ton entreprise. Tu peux poser un simple préavis écrit. Même si le règlement interne parle de “1 mois”, la loi prime.
📌 2. En CDD : démission seulement en cas de “raisons inévitables”
Article 628 du Code civil. Si tu es en contrat à durée déterminée, la rupture anticipée est possible seulement en cas de force majeure : santé, harcèlement, etc. Il faut pouvoir justifier.
📌 3. Le travail forcé est interdit
Loi sur les normes du travail, Article 5. Aucune entreprise n’a le droit de te retenir de force, te menacer ou t’empêcher de partir.
🛠️ Comment démissionner proprement (et sans payer)
🪂 Étape 0 : Prépare ton “atterrissage”
- Tu as déjà un autre poste ? Parfait.
- Pas encore ? Vérifie tes finances, ton visa si tu es étranger, et tes droits à l’assurance chômage (Hello Work).
- Si tu es étranger, notifie l’Immigration dans les 14 jours.
✉️ Étape 1 : Pose ta démission par écrit
Envoie un message ou une lettre simple :
Objet : 退職のご連絡
Texte : 「一身上の都合により、◯月◯日をもって退職いたします。」
Ajoute :
- La date du dernier jour
- Ta disponibilité pour transmettre le poste
- Tes coordonnées
📂 Étape 2 : Organise la passation
Prépare un document écrit : accès, fichiers, deadlines.
💡 Ça coupe court à “tu dois rester un mois de plus”.
🏖️ Étape 3 : Utilise tes congés payés
Tu peux les poser avant de partir.
💰 Le paiement des jours non pris n’est pas un droit automatique — discute avec RH.
📑 Étape 4 : Récupère tes documents
- 源泉徴収票 (Gensen Chōshūhyō) : récap fiscal
- 離職票 (Rishokuhyō) : pour Hello Work
- 保険証 : à rendre
- Certificats divers selon les cas
🛃 Étape 5 : Déclare à l’immigration (si étranger)
Changement d’employeur ou fin de contrat = obligation de déclaration dans les 14 jours.
⚠️ Quand éviter les “resignation services”
Tu peux envisager une agence seulement si elle se contente de transmettre ton départ (sans négociation ni conseil juridique).
Mais évite à tout prix si :
| ❌ Red Flags | Pourquoi c’est un problème |
|---|---|
| “On négocie vos indemnités” | Pratique réservée aux avocats |
| “On a un avocat partenaire (contre commission)” | Illégal (article 72) |
| Promesse de départ “en 24h” | Souvent mensonger et risqué |
| Tarifs flous, absence de contrat clair | Risque d’abus financier ou juridique |
👉 En cas de doute, préfère un avocat ou un syndicat (rōdō kumiai) : certains proposent des accompagnements à faible coût.
🧾 Bien démissionner au Japon en fonction de sa situation
| Situation | Ce que dit la loi japonaise |
|---|---|
| CDI | Démission possible avec 14 jours de préavis (Art. 627) |
| CDD | Rupture anticipée uniquement pour raisons graves (Art. 628) |
| Pratiques abusives d’agence | Interdites aux non-avocats (Art. 72) |
| Contraintes à la démission | Strictement interdites (LSA, Art. 5) |
| Étrangers | Notification Immigration sous 14 jours obligatoire |
📬 Modèle de lettre de démission à la japonaise
Objet : 退職のご連絡
Madame, Monsieur,
Pour raisons personnelles, je vous informe de ma démission effective le [date].
Je respecterai un préavis courant jusqu’au [date + 14 jours] et reste disponible pour organiser la passation.
Cordialement,
Nom, poste(一身上の都合により、[date]をもって退職いたします。業務の引き継ぎに努めます。)
🧘Donc n’oublie pas ! Pas besoin d’agence pour faire valoir tes droits
Quitter son job au Japon peut sembler complexe, mais tu es déjà protégé par la loi.
- ✅ Le préavis est encadré
- ✅ Le droit de partir est garanti
- ❌ Les “services complets” sont souvent illégaux s’ils ne sont pas opérés par des avocats
L’affaire Momuri montre que les autorités ne laissent plus passer les abus.
Alors pour ta démission : reste simple, clair, écrit — et fais appel à un avocat ou à un syndicat si ta situation le justifie. Pas à une agence floue.
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