Les célèbres châteaux japonais (shiro en japonais) sont des structures défensives érigées principalement en pierre et le bois.
En japonais, le kanji utilisé pour représenter un château est 城 :
- prononcé shiro selon la lecture kun’yomi lorsqu’il est utilisé seul
- prononcé jo avec sa lecture on’yomi lorsqu’il fait partie d’un mot. Par exemple, le château de Kumamoto = 熊本城 ou Kumamotojo
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Les châteaux les plus célèbres encore aujourd’hui émergeront à la fin du XVIe siècle et au début du XVIIe siècle s’inspirant du modèle du château d’Azuchi construit par Oda Nobunaga.
🏯 L’évolution des châteaux japonais : de simples palissades à des forteresses stratégiques
Au Japon, les premières fortifications remontent à la période Yayoi (environ -300 à environ 300), lorsque la culture du riz s’est répandue et que des métaux tels que le fer et le bronze ont été introduits depuis le continent asiatique.
Les japonais d’alors ont construit des fortifications sur des hauteurs, ces structures étaient encore principalement de modestes bâtisses en bois équipées de palissades.
Ces premiers châteaux étaient souvent vulnérables aux incendies et aux intempéries, et leur structure en acacia et en torchis, avec des toits de chaume, n’était pas très durable. Cependant, au fil du temps, les châteaux japonais ont évolué pour devenir de véritables citadelles défensives.
Ils sont devenus de véritables forteresses militaires, érigées à des endroits stratégiques le long des routes commerciales, à proximité des rivières ou des villes importantes.
Alors que le pouvoir central du gouvernement a commencé à s’affaiblir, ceci a entraîné l’émergence de nombreuses entités autonomes et conflits au Japon.
Le château japonais typique de cet époque s’inspire du modèle du château d’Azuchi (安土城) construit par Oda Nobunaga en 1576 puis incendié en 1582. Ce château pionnier utilise la pierre comme base, renforçant ainsi sa solidité :
Il a aussi marqué un tournant majeur avec l’introduction du donjon. Désormais au cœur du château se dresse la majestueuse tour principale, connue sous le nom de tenshu.
Ensuite, afin de marquer leur position et de garantir une défense solide, d’autres seigneurs ont entrepris la construction de châteaux de plus en plus solides, souvent perchés au sommet de montagnes. Ces emplacements stratégiques leur permettaient de repérer les armées ennemies et de mieux résister aux assiègements.
La structure typique d’un château japonais pensé pour la guerre comprend 5 parties principales :
- Honmaru (cercle principal) – Il s’agit du noyau central de défense du château où se trouve généralement la tour principale, appelée donjon. C’est là que résidaient les seigneurs.
- Ninomaru (deuxième cercle) – Un cercle de défense supplémentaire situé autour du honmaru, qui peut également abriter des résidences seigneuriales plus confortables.
- Cercles de défense supplémentaires – Selon les cas, il peut y avoir d’autres cercles de défense autour du honmaru et du ninomaru, renforçant ainsi la sécurité du château.
- Les demeures des seigneurs – Les seigneurs féodaux résidaient dans des demeures plus confortables situées dans le honmaru ou parfois dans le ninomaru.
- Des habitations des samouraïs – Les samouraïs, quant à eux, vivaient dans la ville environnante entourant le château. Des quartiers dédiés aux temples et aux divertissements étaient souvent situés à la périphérie ou à l’extérieur de la ville.
Les marchands et les artisans vivaient dans des zones spécialement désignées, tandis que les quartiers des temples et de divertissement étaient généralement situés en périphérie de la ville ou juste à l’extérieur de celle-ci.
Tokyo et Kanazawa sont deux bons exemples parmi de nombreuses villes japonaises qui se sont développées en tant que villes de château. Naturellement, plus le château était grand, plus le daimyo était puissant et riche.
🏯 Des forteresses de guerre aux palais somptueux
Au fil des siècles, les châteaux japonais ont subi une remarquable transformation pour devenir des résidences permanentes pour les seigneurs féodaux, ou daimyo.
Ils ont évolué en de somptueux palais, avec des intérieurs richement décorés, une architecture recherchée et des dimensions imposantes.
Contrairement à l’Europe, l’avènement de la poudre à canon n’a pas signifié la disparition des châteaux japonais.
Au contraire, les châteaux ont continué de jouer un rôle essentiel en tant que symboles d’autorité, ainsi que comme centres administratifs au sein des villes comme avec le magnifique exemple d’Himeji :
Les châteaux japonais ont subi différentes périodes de destruction. Sous le shogunat Tokugawa, une loi a été mise en place pour limiter le nombre de châteaux détenus par chaque seigneur féodal, conduisant ainsi à la destruction de plusieurs d’entre eux.
Après la période féodale et la restauration de Meiji en 1868, de nombreux châteaux ont été démolis ou démantelés dans le but de rompre avec le passé et de moderniser le pays. Enfin d’autres ont été détruits lors de la Seconde Guerre mondiale ou par des catastrophes naturelles.
Selon les recherches archéologiques actuelles, il existe environ 25 000 châteaux répartis dans tout le Japon, comprenant les ruines et les reconstructions.
De nombreux châteaux ont été fidèlement restaurés selon leurs plans d’origine, offrant ainsi aux visiteurs d’aujourd’hui la possibilité d’explorer et d’apprécier ces merveilles architecturales. Si vous prévoyez de visiter le Japon, notez quelques-uns des châteaux à ne pas louper via notre liste dédiée des châteaux japonais authentiques et reconstruits.
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