Qui sait ? En levant les yeux vers les feuilles d’aoi qui ornent les coiffes, tu sentiras peut-être la bienveillance des dieux de Kamo…

Si tu as un faible pour les récits de nobles, de princesses et d’esthétique raffinée, tu vas adorer l’Aoi Matsuri (« Fête des Aoi »), un des trois grands festivals de Kyoto.
À lire aussi sur dondon.media : 👻 Kyoto insolite [GUIDE]
Entre nobles en habits somptueux, princesses en douze-kimono, et atmosphère digne d’un film historique… tu risques fort de tomber sous le charme. Prêt pour un voyage dans le temps ?
🌱 Un festival vieux de 1 500 ans… pour apaiser la colère des dieux
Avant tout, pourquoi ce festival ? Tout commence au VIe siècle, sous le règne de l’empereur Kinmei. À cette époque, des catastrophes naturelles frappent Kyoto. Les habitants, persuadés que les dieux de la région (les dieux de Kamo) sont furieux, organisent un rituel pour les apaiser.
La solution ? Une procession spectaculaire, avec des participants masqués chevauchant des chevaux à toute allure !
Peu à peu, cette cérémonie devient un véritable événement national, surtout à partir du moment où Kyoto devient la capitale (fin du VIIIe siècle). Les nobles se passionnent alors pour ce festival, qui apparaît même dans le célèbre Genji Monogatari.
À l’origine appelé « Kamo Matsuri », ce n’est qu’à l’époque d’Edo (XVIIe siècle) qu’il prend le nom d’« Aoi Matsuri », car tout le cortège se pare de feuilles d’aoi (malva sylvestris), symbole des sanctuaires Kamo.
🐎 Une parade impériale, entre poésie et cosplay grandeur nature
Le moment fort ? La grande procession du 15 mai.
Imagine : plus de 500 participants, vêtus de costumes d’époque fidèlement reconstitués, avancent sur environ 8 km entre le palais impérial de Kyoto, le sanctuaire Shimogamo, et enfin Kamigamo.
Des chars à bœufs, des chevaux décorés, des nobles à cheval et même des enfants : tout est là pour créer une atmosphère unique, digne d’une peinture vivante. Contrairement à d’autres festivals japonais, ici pas de mikoshi (sanctuaire portable), pas de cris « Wasshoi ! », mais plutôt le silence élégant des pas, le cliquetis des sabots et la musique de cour.
Le détail adorable ? Chaque participant porte une feuille d’aoi. En tout, près de 14 000 feuilles sont utilisées et confectionnées minutieusement par des bénévoles, dont des enfants, pour créer des guirlandes « aoi-katsura ». Un vrai travail d’orfèvre !
👸 La star du festival : la mystérieuse « Saio-dai »
Si tu as déjà vu des images de l’Aoi Matsuri, tu as peut-être remarqué une somptueuse princesse en kimono multicolore, portée dans un palanquin. C’est la Saio-dai, l’héroïne du festival.
À l’époque, la « Saio » était une princesse impériale envoyée comme prêtresse dans le sanctuaire Kamo, vivant dans la pureté et se consacrant uniquement aux dieux (exit les amours !).
Aujourd’hui, cette tradition renaît à travers la Saio-dai : une jeune femme célibataire, souvent issue d’une famille de Kyoto, est choisie pour incarner cette figure sacrée.
Elle porte un jūnihitoe (kimono à douze couches), pesant jusqu’à 20 kg ! Le résultat ? Une vision de grâce absolue, qui émerveille tous les spectateurs, même les plus blasés.
🤫 Anecdotes et petites histoires dans les coulisses
L’Aoi Matsuri n’est pas qu’une belle façade !
- Des interruptions historiques : il a été annulé plusieurs fois, notamment pendant la guerre d’Ōnin ou la Seconde Guerre mondiale.
- Les efforts des participants : marcher 8 km sous un costume de 15 kg, à cheval ou en portant un palanquin, c’est un vrai exploit ! Certains finissent la parade épuisés, le dos en compote…
- Le retour express au XXIe siècle : une fois la procession finie, tout le monde grimpe dans des bus pour rentrer. Imagine : voir un noble en habit traditionnel s’engouffrer dans un bus moderne, ça casse un peu la magie… mais ça fait sourire !
📸 Un festival adoré par les habitants et les fans d’Instagram
Pour les Kyotoïtes, l’Aoi Matsuri fait partie du quotidien printanier. Certains l’adorent, d’autres râlent à cause des routes bloquées. Mais tous sont fiers de cette tradition millénaire.
Côté visiteurs, c’est le paradis pour les amateurs de photos. Entre la douceur du feuillage de mai, les costumes colorés, et l’élégance de la Saio-dai, tu as de quoi remplir ton feed Instagram pendant des semaines.
Pas de stands de yakisoba ni de cris enflammés : ici, on savoure le silence et l’élégance. Le contraste avec les festivals plus bruyants rend cette expérience encore plus unique.
🗺️ Guide express pour profiter à fond
Point clé | Détails |
---|---|
📅 Date | 15 mai chaque année |
📍 Itinéraire | Palais impérial → Sanctuaire Shimogamo → Sanctuaire Kamigamo |
👀 Meilleurs spots | Départ au palais pour voir les costumes neufs, forêt de Tadasu à Shimogamo pour l’ambiance féerique |
💺 Astuce confort | Réserver une place assise (environ 4 000 à 10 000 ¥) pour éviter la foule |
🚉 Accès | Privilégier le métro ou bus (attention aux restrictions de circulation) |
☀️ Conseils météo | Casquette, eau et chaussures confortables indispensables |
📸 Photos | Oui, mais sans flash ni dépasser la ligne de sécurité |
🚨 Ne manquez pas les derniers articles dondon.media sur le Japon : sur Google Actualités, X, E-mail ou via notre flux RSS.