🐚 Les Ama-San : les plongeuses du Japon

Les Ama-San, ou « femmes de la mer », sont plus des plongeuses en apnée : elles incarnent un mode de vie en harmonie avec l’océan.

Ama-San plongeuses du Japon

Les Ama-San (海女/海人), ou « femmes de la mer », sont bien plus que de simples plongeuses en apnée.

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Vous allez le découvrir dans notre article elles ne sont ni des vestiges du passé, ni des attractions touristiques. Elles sont les gardiennes d’un mode de vie en harmonie avec l’océan, un exemple de résilience et de durabilité dans un monde qui en manque cruellement. Mettons le cap ensemble sur Ise-Shima !

🌊 Qui sont les Ama-San ?

L’origine des Ama-San se perd dans la nuit des temps. La légende dit que cette tradition remonterait à plus de 4 000 ans, une théorie appuyée par des textes anciens comme le Man’yōshū (VIIIe siècle), qui évoque déjà ces plongeuses défiant les flots.

À l’époque, elles plongeaient presque nues, vêtues d’un simple pagne, bravant l’eau glaciale grâce à une couche naturelle de graisse corporelle. Ce n’est que dans les années 1970 que les combinaisons en néoprène ont remplacé cette résistance « naturelle » au froid. Mais une chose n’a pas changé : elles plongent toujours sans bouteille, en apnée pure, jusqu’à 10 mètres de profondeur.

Pendant longtemps, elles ont incarné un modèle d’indépendance. Dans une société japonaise où les rôles de genre étaient souvent rigides, les Ama-San étaient parmi les rares femmes à subvenir elles-mêmes à leurs besoins, en formant de véritables sororités.

Cette profession était aussi un héritage familial, transmis de mère en fille. Mais cette transmission est aujourd’hui fragilisée, la jeune génération étant de moins en moins nombreuse à prendre la relève.

Aujourd’hui, ces plongeuses conservent une endurance impressionnante. Capables de descendre jusqu’à 10 mètres de profondeur en retenant leur souffle pendant plus d’une minute, elles pratiquent leur métier sans bouteilles ni technologie avancée.

Leur travail est dangereux, mais contrairement à d’autres plongeurs professionnels, elles souffraient de moins d’accidents, car elles n’hyperventilaient pas avant leurs descentes. Résultat : moins de risques de syncope sous l’eau, un exploit pour des femmes plongeant plusieurs heures par jour.

Ama-San aujourd'hui

Aujourd’hui, si les tenues ont évolué avec l’introduction des combinaisons en néoprène, l’esprit de cette tradition demeure intact :

  • Respect des ressources marines : Des règles strictes encadrent la pêche (zones limitées, temps de plongée réduit, tailles minimales des prises).
  • Équilibre avec la nature : La surpêche est évitée pour préserver l’écosystème et garantir la pérennité des espèces.
  • Communauté et entraide : Les Ama-San travaillent souvent en groupe et partagent leur quotidien dans des amakoya (cabanes de repos).

🤩 Pourquoi les Ama-San fascinent ?

L’image des Ama-San a captivé depuis longtemps en grande partie grâce aux photographies emblématiques d’Iwase Yoshiyuki dans les années 1950, qui immortalisa leur « beauté primitive » en noir et blanc. Auparavent Hokusai les évoqua dans son estampe Le Rêve de la femme du pêcheur et Yukio Mishima et d’autres écrivains ont aussi contribué à leur légende.

Ama-San photo

Et Hollywood adore les fantasmes… Grâce (ou à cause) de films comme James Bond : On ne vit que deux fois, beaucoup imaginent les Ama-San comme des chasseuses de perles. Erreur !

La culture de la perle a certes explosé à Toba à la fin du XIXe siècle sous l’impulsion de Mikimoto Kōkichi, mais les Ama-San n’ont jamais été exclusivement des pêcheuses de perles. Leur vrai métier ? Récolter des ormeaux, oursins, pieuvres, escargots de mer et algues, des ressources précieuses pour la cuisine japonaise et le commerce local.

Cependant, ces femmes ne sont pas de simples icônes exotiques : elles sont des travailleuses acharnées, des piliers de leur communauté.

Derrière ces représentations, la réalité est bien plus rude : un métier exigeant, des dangers quotidiens et une tradition en sursis.

⚠️ Une tradition en danger

Dans les années 1950, le Japon comptait 70 000 Ama-San. Aujourd’hui, elles ne sont plus que 2 000, dont la moitié concentrée dans la région d’Ise-Shima.

En 2023, l’âge moyen des Ama-San était de 67 ans. Certaines plongent encore à plus de 80 ans ! Mais une question se pose : pourquoi cette disparition ?

  • Une moyenne d’âge élevée : peu de jeunes reprennent le flambeau.
  • L’attrait des villes et des emplois plus confortables.
  • Le réchauffement climatique et la raréfaction des ressources marines.

Le Japon tente aujourd’hui d’obtenir le statut de patrimoine immatériel de l’UNESCO pour les Ama, mais la reconnaissance tarde.

🎒 Découvrir les Ama-San en voyage au Japon ?

Si vous voulez vivre une expérience unique au Japon et hors des sentiers battus, direction la préfecture de Mie, et plus précisément les villes de Toba et Shima.

Ne vous contentez pas de prendre des photos. Écoutez leurs récits, échangez avec elles (via un guide ou un interprète) ! Voici quelques idées :

ActivitéPlus d’infos
🏝️ Visite de l’île aux perles de MikimotoDémonstrations de plongée par des Ama-San, avec une introduction à la culture perlière.
🔥 Rencontre dans une amakoyaPartage d’un repas avec les Ama-San dans une cabane traditionnelle après leur session de plongée.
🍽️ Dégustation des fruits de mer locauxGoûtez aux ormeaux et aux huîtres pêchés par ces plongeuses dans des restaurants typiques.
🎊 Festivals traditionnels d’Ise-ShimaCertains festivals incluent des cérémonies shintoïstes en hommage à la mer et aux Ama-San.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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