L’amour a parfois besoin de prendre l’avion… surtout quand les billets coûtent moins cher qu’un appartement.

En Corée du Sud, la pression autour du mariage est telle que certains hommes regardent au-delà de la mer du Japon pour dire “oui”. Ce n’est pas qu’une question de romance : c’est aussi une histoire de liberté, de budget et de codes culturels.
🌊 Le contexte : un Japon qui se marie de moins en moins
Le Japon connaît une chute historique de son taux de mariage. Là où l’on atteignait 1,20 % en 1947, puis 1,05 % en 1971, la courbe n’a cessé de plonger. Résultat : le pays a perdu 900 000 habitants en un an, un record depuis 16 ans.
Et pourtant… une niche inattendue émerge : les hommes sud-coréens qui viennent se marier au pays du sakura.
En Corée du Sud, la tradition est claire : un homme doit offrir un logement à sa future épouse avant même la cérémonie. Pas un petit studio humide : un vrai appartement, voire une maison.
Problème : dans un marché immobilier flamboyant, c’est un obstacle presque insurmontable. Pour Ha Gyonmin, 35 ans, le calcul était simple :
- En Corée, il aurait attendu ses 40 ans pour rembourser un prêt avant d’envisager le mariage.
- Au Japon, les attentes financières sont plus légères — pas besoin de clés toutes neuves pour commencer une vie à deux.
À Tokyo, l’agence DAYRIE s’est spécialisée dans la mise en relation de Sud-Coréens avec des Japonaises. Leur base de données : 8 000 candidats coréens. On est loin de l’histoire romantique improvisée : c’est un vrai marché structuré.
Pourtant, Corée et Japon portent un lourd passé : blessures coloniales, tensions diplomatiques, préjugés persistants. À première vue, pas vraiment le décor rêvé pour une idylle.
🎶 La K-Culture comme passerelle
Mais depuis vingt ans, la vague coréenne (Hallyu) a changé les mentalités au Japon : dramas, K-pop, cinéma, mode… Une génération de Japonaises a grandi avec l’image du “prince coréen” : élégant, attentionné, romantique façon série TV.
Selon la chercheuse Sasano Misae, cela a effacé bien des préjugés chez les jeunes femmes. Pour certaines, épouser un Sud-Coréen n’est plus un tabou, mais une idée séduisante.
Cependant, le Japon voit monter un courant “Japanese First” qui prône la fermeture aux étrangers. Si cette tendance se durcit, les mariages mixtes pourraient être confrontés à plus de tracasseries administratives et à un climat social plus froid.
Pour l’instant, malgré ces nuages, l’amour continue de franchir la mer.
💡 Plus qu’une histoire d’amour : un souffle de liberté
Au fond, ce phénomène illustre une réalité universelle : quand la pression sociale devient trop lourde dans un pays, certains cherchent à réinventer leur vie ailleurs.
Pour ces hommes sud-coréens, le Japon offre la promesse d’un mariage sans dette colossale, et peut-être… la possibilité de bâtir une relation sur autre chose que des conditions matérielles écrasantes.
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