Le futur d’Internet se dessine sous nos yeux grâce aux japonais — ou plutôt sous nos pieds : 1,02 petabits/s sur 1 808 km.
Lors de la conférence OFC 2025 à San Francisco, une équipe japonaise emmenée par le NICT, en collaboration avec Sumitomo Electric et plusieurs instituts européens, a établi un record de transmission de données jamais vu : 1,02 petabit par seconde sur une distance de 1 808 km via une fibre optique multicœur.
🚀 Une vitesse vertigineuse : que représente 1,02 petabit/s ?
Un petabit, c’est un million de gigabits. Cette performance stratosphérique équivaut à 1 020 000 000 mégabits par seconde. Pour mettre cela en perspective, c’est plus de 3,5 millions de fois plus rapide que la connexion Internet moyenne d’un foyer américain, estimée à environ 290 Mbps. En pratique, cela veut dire qu’il ne faudrait que trois minutes pour transférer plus de 125 000 Go de données.
Pour mieux visualiser : c’est assez pour télécharger l’intégralité de l’Internet Archive en un seul souffle numérique. Autrement dit, cette avancée transforme ce qui semblait autrefois théorique en réalité palpable.
🧠 Une prouesse technologique discrète mais puissante
La prouesse technique repose sur une fibre optique à 19 cœurs, dont le diamètre reste identique à celui des fibres classiques : 0,125 mm. Cette compatibilité avec les normes existantes est un atout stratégique, car elle permet une adoption sans reconfiguration lourde des infrastructures.
Pour valider la performance, le signal a été transmis à travers une boucle de 86,1 km répétée 21 fois, totalisant une distance simulée de 1 808 km. Des amplificateurs optiques opérant en bandes C et L ont été utilisés pour compenser les pertes sur cette longue distance. Enfin, à l’arrivée, un système MIMO multi-canaux a permis de séparer, nettoyer et recomposer les flux sans altération. Le tout, avec une intégrité de données irréprochable.
🧩 Au-delà du record : vers un nouveau standard mondial
Ce test ne se contente pas d’impressionner par les chiffres. Il démontre que l’on peut pousser les réseaux existants bien au-delà de leurs limites actuelles sans tout reconstruire. Ce type de transmission est une réponse directe aux défis modernes.
L’explosion des données générées par l’intelligence artificielle, l’émergence de la 6G, la popularisation des flux vidéos en 4K ou 8K et la migration continue vers le cloud exigent des réseaux backbone capables de suivre le rythme.
Grâce à cette avancée, le Japon prouve qu’il est possible de faire face à cette pression sans attendre l’arrivée de technologies futuristes. L’ultra-haut débit devient accessible, durablement.
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