Au Japon, les fausses informations, également connues sous le nom de fake news, sont devenues un problème croissant.
Les études montrent que les fausses informations se propagent généralement plus vite que les vraies. Selon des chercheurs du MIT, une fausse nouvelle a 70% plus de chances d’être partagée qu’une information fiable…
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Cet article explore les exemples de fake news les plus notables au Japon ces dernières années, ainsi que les initiatives niponnes mises en place pour lutter contre ce fléau.
Les Fake News lors des Catastrophes Naturelles
Le Japon fait face à une augmentation préoccupante des fausses informations, en particulier lors de catastrophes naturelles. Ce phénomène a été particulièrement visible suite au tremblement de terre du 1er janvier 2024 dans la péninsule de Noto où de nombreuses fake news ont circulé :
- De fausses vidéos de tsunamis utilisant des images d’autres catastrophes passées.
- Des rumeurs affirmant que les évacués ne recevraient pas d’aide financière s’ils quittaient la zone sinistrée.
- De fausses annonces de catastrophes nucléaires.
Ces types de fausses informations créent de l’angoisse et de la confusion parmi la population, rendant la gestion des crises plus difficile pour les autorités.
D’autres Fake News Japonaises Notables
D’autres fausses informations circulent ou ont circulé abondamment au Japon :
- Statistiques officielles douteuses : Il a été rapporté que jusqu’à 40% des statistiques officielles japonaises pourraient être inexactes ou manipulées, ce qui constitue une forme de désinformation institutionnelle.
- Désinformation sur les produits agricoles : Les autorités japonaises ont dû faire face à des contrefaçons chinoises de fruits et légumes, ce qui a conduit à la diffusion de fausses informations sur l’origine et la qualité des produits agricoles.
- Les fake news sur la pandémie : Pendant la pandémie, le Japon n’a pas échappé aux fake news liées à la santé qui persistent depuis. Par exemple de faux conseils médicaux, comme boire de l’eau toutes les 15 minutes pour se protéger du virus.
- Fraudes touristiques médiatisées : Récemment, des youtubeurs étrangers se sont vantés d’avoir voyagé gratuitement dans les trains japonais, notamment le shinkansen. Ces vidéos, présentant des actes frauduleux comme des défis amusants, ont provoqué l’indignation des Japonais et mis en lumière les problèmes liés au tourisme irrespectueux.
- Les fake news pendant les élections : elles sont également préoccupantes, comme lors de l’élection du gouverneur d’Okinawa en 2018.
- Dans l’histoire des médias : des grands journaux japonais ont été impliqués dans plusieurs scandales de fake news ces dernières années. Par exemple, l’Asahi Shimbun, l’un des principaux journaux du pays, a publié de nombreux articles sur la question des femmes de réconfort dans les années 1980 et 1990, s’appuyant sur des témoignages finalement démentis. Le journal a présenté des excuses en 2014. De même, le Mainichi a publié en ligne des articles vulgaires basés sur des tabloïds peu fiables entre 2001 et 2008, avant d’admettre leur fausseté et d’arrêter cette série d’articles.
Mesures pour Lutter contre les Fake News
La loi japonaise régule les diffuseurs et prévoit un système pour éviter la distorsion des faits dans les programmes. Elle oblige les diffuseurs à corriger ou révoquer les informations non factuelles. En cas de violation, une amende peut être imposée.
Le code pénal contient des dispositions contre la diffamation et l’obstruction des affaires par diffusion de rumeurs. Une personne peut être punie de prison ou d’amende pour avoir diffusé de fausses informations.
La loi exonère les fournisseurs internet de responsabilité lorsqu’ils bloquent la distribution d’informations diffamatoires. Les fournisseurs doivent agir rapidement pour empêcher la diffusion de telles informations.
Récemment le gouvernement japonais envisage de mettre en place un système de labellisation des informations vérifiées. Le quotidien Yomiuri Shimbun, en partenariat avec d’autres médias et réseaux sociaux japonais, teste par exemple une technologie appelée OP (Originator Profile).
Ce système vise à ajouter une étiquette électronique aux informations, confirmant leur véracité et leur provenance professionnelle. Ce label pourrait être généralisé à partir de l’année prochaine.
Quoi qu’il en soit, l’éducation du public et le renforcement de l’esprit critique restent toutefois essentiels dans cette lutte contre la désinformation.
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