Le kigumi est bien plus qu’une technique de construction ; c’est une expression de l’art japonais du bois.
Au Japon, l’art de l’assemblage du bois, connu sous le nom de Kigumi (木組み), est une technique traditionnelle qui permet de créer des structures en bois sans l’utilisation de clous, vis, ou colle !
Cette méthode est particulièrement réputée dans la construction de temples et d’autres édifices majeurs de manière fonctionnel et esthétique.
Histoire du Kigumi
Le kigumi trouve ses racines dès l’ère Jomon, il y a environ 4 000 ans, marquant ainsi le début de son développement continu. C’est surtout à partir du VIe siècle, avec l’introduction du bouddhisme au Japon, que cette technique a commencé à être largement utilisée pour la construction de temples.
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Traditionnellement, le savoir-faire lié au kigumi était gardé secret, transmis de génération en génération au sein des familles d’artisans. Ce n’est qu’au cours du XXe siècle que les techniques ont commencé à être documentées et publiées, permettant une plus large diffusion et préservation de cette pratique.
Technique et types d’assemblages du Kigumi
Le kigumi repose sur une coupe extrêmement précise et un polissage méticuleux du bois, assurant ainsi un ajustement parfait des pièces.
Les assemblages, tels que le Kanawa tsugi (tenon et mortaise) et le Nejiri arigata (queue d’aronde torsadée), sont conçus pour offrir une solidité remarquable et une résistance accrue aux séismes fréquents au Japon.
Variété et complexité
Il existe environ 4 000 types d’assemblages dans le kigumi, chacun répondant à des besoins spécifiques de construction et de design. Cette diversité reflète non seulement l’adaptabilité de la technique aux différentes applications mais aussi son évolution au fil des siècles face aux défis architecturaux.
Exemples emblématiques du Kigumi
Les méthodes de kigumi ont inspiré de nombreux architectes et artisans à travers le monde, symbolisant une philosophie où la technique s’efface devant la beauté et l’intégrité structurelle.
Le temple de Hôryûji
Ce temple, situé dans la préfecture de Nara, est un exemple frappant de la durabilité des structures en kigumi. Sa construction sans pilier central permet une ouverture et une harmonie visuelle qui illustrent l’intégration du bâtiment à son environnement naturel.
Le château d’Osaka
L’entrée du château d’Osaka démontre une autre utilisation complexe du kigumi, avec des assemblages qui ont longtemps été considérés comme des mystères architecturaux jusqu’à leur révélation par radiographie en 1983.
Application moderne
Des projets récents, comme l’Agri Chapel à Nagasaki, conçue par l’architecte Yû Momoeda en 2016, montrent que le kigumi reste pertinent et innovant, adapté aux besoins contemporains tout en respectant des principes traditionnels.
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