Le Japon vient de voter une loi qui pourrait bien transformer ces temples de la séduction en musées du passé.

Bienvenue à Kabukichō, Tokyo. Le quartier où les néons brillent plus fort que les étoiles, où les hôtes aux cheveux gominés promettent amour et attention contre des flûtes de champagne hors de prix.
Mais cette époque touche à sa fin. Le Japon vient de voter une loi qui pourrait bien transformer ces temples de la séduction en musées : le Japon semble vouloir nettoyer les zones d’ombre de cette industrie du divertissement nocturne !
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Le 20 mai 2025, le Parlement japonais a adopté une révision de la loi sur les entreprises de divertissement (Fueiho), ciblant spécifiquement les clubs d’hôtes.
Ces établissements, où de jeunes hommes séduisent des clientes pour les inciter à consommer, sont désormais reconnus comme des « établissements de divertissement pour adultes », soumis à des réglementations strictes.
Les pratiques de facturation coercitive, où une cliente se retrouve avec une note exorbitante pour des services non sollicités, sont désormais illégales…
❌ Pratiques interdites
La loi japonaise distingue 2 catégories d’infractions :
1. Comportements à éviter (sanctions administratives)
- Tarification trompeuse : présenter des prix attractifs pour ensuite ajouter des frais cachés.
- Manipulation émotionnelle : faire culpabiliser une cliente pour qu’elle dépense davantage.
- Ventes forcées : servir des boissons ou services non commandés et les facturer.
2. Infractions pénales
- Exploitation sans licence : gérer un club sans autorisation peut entraîner jusqu’à 5 ans de prison et/ou une amende de 1 million de yens.
- Menaces et extorsion : forcer une cliente à payer sous la menace est désormais un crime.
- Incitation à la prostitution : pousser une cliente endettée à se prostituer pour rembourser ses dettes est sévèrement puni.
🚫 Fin des « scouts » de rue et surveillance accrue
Les « scouts », ces recruteurs qui abordent les femmes dans la rue pour les attirer dans des clubs ou les inciter à travailler dans l’industrie du sexe, sont désormais dans le collimateur. Le versement de commissions pour le recrutement de nouvelles employées est interdit, et les contrevenants risquent des amendes ou des peines de prison, surtout s’ils ciblent des mineures ou des victimes de trafic.
Les autorités japonaises intensifient les inspections des clubs d’hôtes. Entre 2023 et début 2024, des centaines de clubs ont été contrôlés pour des pratiques douteuses, et de nombreux hôtes ont été arrêtés. La police nationale a constaté une augmentation de 80 % des signalements concernant ces établissements au cours des quatre dernières années.
Ironiquement, la série « Tokyo Vice » a contribué à mettre en lumière les dérives des clubs d’hôtes. Le gouverneur de Tokyo, Yuriko Koike, aurait été choqué d’apprendre que les situations décrites dans la série reflétaient la réalité, ce qui a accéléré la mise en place de la législation.
Cette loi marque un tournant dans la régulation des clubs d’hôtes au Japon. Si elle est appliquée rigoureusement, elle pourrait protéger de nombreuses femmes des abus et de l’exploitation. Mais tant que la solitude existera et que des hommes séduisants seront prêts à en tirer profit, le risque de dérives persistera.
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