Des chars gigantesques tirés dans les ruelles étroites, des flûtes et des tambours qui résonnent, des lanternes féeriques…

Chaque année, du 2 au 4 novembre, une ville tranquille du nord-ouest de Kyūshū devient le théâtre d’un des festivals les plus spectaculaires du Japon : Karatsu Kunchi.
🌾 Aux origines de Karatsu Kunchi
Karatsu, ancien port tourné vers la Chine et la Corée, a toujours été un carrefour d’échanges culturels. Le mot Kunchi vient de kunichi, signifiant littéralement « jour d’offre ». Ce terme, ancré dans les traditions shintoïstes, renvoie à une pratique millénaire : remercier les divinités pour les récoltes, la mer, la terre.
Le festival, tel qu’on le connaît aujourd’hui, remonte à l’époque d’Edo, plus précisément au XVIIe siècle. À cette époque, les quartiers de Karatsu commencèrent à créer des chars (hikiyama) pour célébrer l’automne. Ce n’était pas qu’une fête : c’était une offrande vivante, une déclaration d’identité, un acte communautaire puissant.
🐉 Hikiyama : les chars géants
L’âme de Karatsu Kunchi, ce sont ses 14 chars géants, construits entre 1819 et 1876. Sculptés dans du bois, recouverts de laque brillante et décorés de papier washi, ces hikiyama incarnent des figures puissantes : dragons, samouraïs, tortues géantes, dorades, lions, casques historiques…
Leurs dimensions sont impressionnantes :
- Hauteur : entre 5 et 6 mètres
- Poids : entre 2 et 5 tonnes
Chaque quartier possède son propre char, et chaque génération veille à sa préservation. Ce n’est pas juste un artefact : c’est un trésor vivant, porteur de mémoire et d’identité collective.
📅 Trois jours d’intensité
2 novembre — Yoiyama, la veillée enchantée
À la tombée de la nuit, les chars sont illuminés de lanternes et défilent lentement. L’ambiance est feutrée, presque intime malgré la foule. Les silhouettes laquées scintillent dans l’obscurité, et la ville semble se transformer en théâtre sacré.
3 novembre — Le cœur du festival
C’est le jour fort. Après le passage du mikoshi (sanctuaire portatif), les hikiyama sont tirés jusqu’à la plage de Nishi-no-Hama, dans une scène spectaculaire. Sur le sable, le défi physique devient palpable : tirer plusieurs tonnes à la force des bras, dans les cris, les tambours, les encouragements criés — « Enya ! Enya ! ». C’est un moment de tension, de beauté brute, de communion.
4 novembre — La clôture
Les chars retournent en ville et visitent les quartiers, comme pour saluer la population une dernière fois. Ensuite, ils sont ramenés à leur lieu d’exposition, le Hikiyama Float Exhibition Hall, où ils patientent jusqu’à l’année suivante.
👀 Une fête pour les sens… et le cœur
Les chars, décorés de masques, de dorures, de papier traditionnel, sont des chefs-d’œuvre artisanaux. La nuit, sous les lanternes, leur éclat est presque surnaturel.
Tambours taiko, flûtes japonaises, cris rythmés… Le son du festival, c’est l’âme de la fête qui vibre. Tu sens la tension monter, le sol vibrer, les voix se mêler.
Ici, chaque quartier s’implique. Ce sont des familles entières qui préparent les chars, qui les tirent, qui accueillent les visiteurs. Beaucoup reviennent exprès à Karatsu pour cette date. C’est un festival, mais c’est surtout une réunion de cœurs.
💡 Pourquoi aller à Karatsu Kunchi ?
Si tu aimes :
✅ Les fêtes qui mêlent sacré et spectacle
✅ L’art populaire dans toute sa splendeur
✅ Les ambiances vibrantes de tambours, de chants et de lanternes
✅ Les traditions incarnées par toute une ville
✅ Les expériences physiques et émotionnelles collectives
… alors Karatsu Kunchi est fait pour toi. Ce n’est pas une carte postale figée : c’est un moment que l’on vit de l’intérieur, un instant suspendu entre passé et présent.
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