🧬 Qui sont les Japonais ? Une étude ADN explique leurs origines

Une récente étude génétique menée sur plus de 3 000 Japonais a permis de révéler la complexité des origines du peuple nippon.

Qui sont les Japonais étude ADN

La population japonaise n’est pas aussi homogène que ce que l’on croyait ! D’après lesderniers résultats scientifiques la population japonaise descend de 3 groupes ancestraux, et non 2 comme on le pensait auparavant.

Découvrez ci-dessous ce que cela change et ce qu’elle nous apprend sur l’histoire et la diversité génétique des Japonais.

🧬 Une diversité génétique insoupçonnée des japonais !

Publiée dans la revue Science Advances, cette recherche remet en question la théorie dominante qui n’identifiait que deux groupes : les Jomon, chasseurs-cueilleurs autochtones, et les migrants venus de l’Est asiatique, principalement des cultivateurs de riz.

L’étude, menée par des chercheurs du Centre pour les sciences médicales intégratives de l’institut RIKEN, a permis de démontrer que les Japonais descendent donc de 3 groupes ancestraux distincts.

L’existence d’un troisième groupe est très probablement lié aux populations d’Asie du Nord-Est, les Emishi. Cette théorie dite des « trois origines » avait été suggérée pour la première fois en 2021, mais les nouvelles données génomiques la confirment avec plus de certitude.

Et l’analyse fine de la structure de la population montre en effet une classification très précise en fonction des localisations géographiques au Japon.

ADN des japonais

🧬 Une analyse ADN inédite

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont séquencé l’ADN de plus de 3 200 personnes issues de sept régions différentes du Japon, s’étendant du nord au sud du pays. Il s’agit de l’une des plus grandes analyses génétiques jamais réalisées sur une population non européenne.

La technique utilisée, appelée séquençage complet du génome, permet de révéler la totalité de l’ADN d’un individu, soit près de trois milliards de paires de bases. Cette méthode offre 3 000 fois plus d’informations que les techniques d’analyse d’ADN plus conventionnelles, comme la puce à ADN. Ce niveau de détail a permis de découvrir des variations génétiques et de tracer des liens encore plus précis entre les populations du Japon.

Les chercheurs se sont intéressés aux variantes génétiques rares, souvent héritées de populations spécifiques. Ils ont ainsi pu mieux comprendre les migrations au sein du Japon.

Par exemple, l’héritage génétique Jomon est particulièrement dominant sur l’île subtropicale d’Okinawa, tandis qu’il est moins présent dans l’ouest du pays, où l’influence chinoise est plus marquée.

Cette dernière est probablement liée à l’arrivée massive de migrants d’Asie de l’Est entre 250 et 794 après J.-C., une période correspondant à l’adoption de nombreux aspects de la culture chinoise, comme la législation ou le système éducatif.

Quant aux populations du nord-est du Japon, elles présentent un patrimoine génétique fortement lié aux Emishi, qui diminue progressivement à mesure que l’on se déplace vers l’ouest.

🧬 Les empreintes des anciens humains dans l’ADN japonais

Un autre aspect fascinant de cette recherche est l’analyse des segments d’ADN hérités d’ancêtres humains disparus, comme les Néandertaliens et les Denisoviens. Ces groupes ont en effet interagi avec les ancêtres des Homo sapiens modernes, et certaines de leurs séquences génétiques sont encore présentes aujourd’hui.

Les chercheurs ont ainsi identifié 44 régions d’ADN archaïque dans le génome des Japonais actuels, la plupart uniques aux populations est-asiatiques. Parmi celles-ci, un segment dérivé des Denisoviens dans le gène NKX6-1 pourrait être associé au diabète de type 2. Ils ont également identifié 11 segments néandertaliens potentiellement liés à diverses maladies comme les maladies coronariennes, le cancer de la prostate et la polyarthrite rhumatoïde.

🧬 Vers la médecine personnalisée

Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives pour la médecine. En effet, comprendre les variantes génétiques spécifiques à une population permet de mieux prédire certaines prédispositions aux maladies. Par exemple, un variant du gène PTPRD a été identifié comme potentiellement « très dommageable », car il pourrait être lié à l’hypertension, à l’insuffisance rénale et à l’infarctus du myocarde.

Les chercheurs ont aussi observé des incidences importantes de variantes causant des pertes de fonction, notamment dans les gènes GJB2 et ABCC2, responsables respectivement de la perte auditive et des maladies chroniques du foie.

Cette connaissance fine de la relation entre les gènes et les maladies pourrait conduire, à terme, à des traitements plus personnalisés. Terao et son équipe espèrent d’ailleurs élargir leur base de données génomiques, appelée JEWEL, pour inclure encore plus d’échantillons ADN.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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