Ce record écrase les précédents : 41,1 °C à Kumagaya en 2018 et à Hamamatsu en 2020. Une chaleur qui n’a rien d’anecdotique.

Le Japon vient de franchir un seuil climatique dramatique. Le 30 juillet 2025, la ville de Tamba, dans la préfecture de Hyōgo, a enregistré une température record de 41,2 °C. Il s’agit de la plus forte température jamais mesurée dans le pays depuis le début des relevés modernes.
🌡️ Une vague de chaleur sans précédent
Ce chiffre de 41,2 °C n’est pas isolé. Il est le reflet d’un mois de juin déjà anormalement chaud, où la température moyenne nationale a dépassé de 2,34 °C les normales saisonnières, selon l’Agence météorologique japonaise.
Des villes comme Fukuchiyama, Maniwa ou encore Nishiwaki ont également franchi la barre des 40 °C. La répétition et l’intensité de ces vagues de chaleur indiquent un tournant, une nouvelle norme à laquelle il faudra s’habituer.
Dans la capitale, la chaleur se vit au quotidien, et surtout dans la rue. Aux heures de pointe, les trottoirs bouillants accueillent une foule qui s’abrite sous des parapluies anti-UV.
Les passants cherchent l’ombre, les arrêts de bus se transforment en refuges temporaires. Les autorités ont lancé des alertes de coup de chaleur dans 33 préfectures sur 47. Tokyo, tentaculaire et minérale, devient l’un des symboles de la difficulté d’adapter les grandes villes à ces nouveaux extrêmes climatiques.
🏥 Un système de santé sous pression
La vague de chaleur ne fait pas que transpirer, elle tue. En une seule semaine, plus de 10 800 personnes ont été hospitalisées pour des coups de chaleur. L’Agence japonaise de gestion des incendies et des catastrophes a également recensé au moins 16 décès.
Et l’historique récent montre que ces bilans ne sont pas des anomalies : en juillet 2024, on comptait déjà plus de 37 000 hospitalisations et 123 décès dus à la chaleur, touchant en priorité les personnes âgées et les travailleurs exposés sans protection suffisante.
🌍 Un symptôme global
Ce record japonais s’inscrit dans une tendance planétaire de plus en plus évidente. L’été 2024 a été le plus chaud jamais enregistré à l’échelle mondiale.
Des températures extrêmes ont été relevées dans de nombreuses régions : 46 °C en Espagne, des records également au Portugal, au Royaume-Uni et en Italie. Les canicules ne sont plus l’exception, elles deviennent la règle. Ces événements confirment ce que les scientifiques répètent depuis des années : le réchauffement climatique anthropique a des conséquences concrètes, immédiates et globales.
📉 Des répercussions sur l’agriculture, le sport et la vie quotidienne
Les effets de cette chaleur prolongée se font sentir dans tous les pans de la société. Dans les campagnes japonaises, les agriculteurs peinent à maintenir les cultures. Le riz, pilier de l’alimentation nationale, voit sa qualité se détériorer. Des recherches sont en cours pour développer des variétés plus résistantes à la chaleur, mais leur déploiement reste lent. Côté sportif, les projections scientifiques sont claires : d’ici 2065, il sera dangereux de pratiquer une activité physique en extérieur en après-midi, notamment entre 15h et 18h, sur tout le territoire.
Cela remet en cause le calendrier traditionnel des compétitions scolaires et professionnelles. Enfin, les villes comme Tokyo poursuivent leurs investissements pour s’adapter. Le gigantesque réseau souterrain surnommé “la cathédrale”, destiné à prévenir les inondations lors d’épisodes de pluies extrêmes, en est l’exemple le plus frappant.
📝 Ce que chacun peut faire
Dans ce contexte, quelques habitudes simples peuvent sauver des vies. Il est essentiel de s’hydrater régulièrement, même sans sensation de soif. Se couvrir la tête avec un chapeau ou utiliser un parapluie anti-UV permet de réduire considérablement les risques.
Il est aussi conseillé de limiter les sorties entre 14h et 17h, les heures les plus dangereuses. Les écoles, les entreprises, les collectivités doivent réorganiser leurs horaires pour mieux protéger les plus vulnérables. Enfin, il devient crucial d’exiger des politiques locales ambitieuses en matière de résilience urbaine.
✊ Une rupture climatique à ne pas ignorer
Ce record de 41,2 °C n’est pas une simple anomalie météo. Il symbolise une rupture. Il nous force à repenser notre rythme de vie, notre manière de produire, de consommer, de nous déplacer. C’est un rappel brutal que le changement climatique n’est plus une menace lointaine, mais une réalité actuelle. Si nous ne réagissons pas collectivement, l’exception deviendra la norme. Et ce qui semble extrême aujourd’hui pourrait devenir banal demain.
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