🗾 Japon : carte des délinquants sexuels… mais est-ce vraiment légal ?

Une carte en ligne qui répertorie les délinquants sexuels au Japon, créée par un internaute installé à New York, fait l’effet d’une bombe.

 Japon carte sexuels

Cette carte est-elle un outil citoyen ou un dérapage numérique ? Entre volonté de protéger les enfants et atteinte à la vie privée, la polémique enfle.

🚨 Une carte qui choque, entre peur et soulagement

Bienvenue sur Amyna. Un site qui ressemble à Google Maps… sauf que ce qu’on y trouve, ce sont des informations glaçantes : noms d’agresseurs présumés, type de crime, âge de la victime, parfois même leur adresse.

Le problème ? Ce n’est pas un registre officiel. Ce sont des données récupérées via les médias, parfois vérifiées, parfois floues. En d’autres termes, c’est une base de données artisanale, non encadrée par l’État. Pour certains, c’est une bénédiction. Pour d’autres, un cauchemar en puissance.

🧩 Pourquoi une telle carte existe-t-elle ?

Le Japon ne dispose toujours pas de registre public des délinquants sexuels. Aucune base consultable par les citoyens ou les parents. Pourtant, un système est en préparation — inspiré du modèle britannique — mais sa mise en œuvre n’est prévue qu’en 2026. Et surtout, il sera réservé aux institutions : écoles, hôpitaux, structures pour publics vulnérables. Les familles ? Toujours dans le flou.

C’est dans ce contexte qu’un certain Yoshilog, ex-employé de l’ONU, aujourd’hui basé à New York, a lancé le projet Amyna. Objectif affiché : protéger les enfants. Un acte qu’il qualifie de militant, voire de « nécessaire ». Mais la légalité de son initiative est tout sauf évidente…

⚖️ Ce que dit la loi japonaise : attention, terrain miné

Le site Bengo4.com, spécialisé dans le droit au Japon, a sollicité l’avis de Me Yoichiro Itakura. Pour lui, pas de doute : Amyna est très probablement illégal.

Pourquoi ? Car il contrevient à la Loi japonaise sur la protection des données personnelles. Il existe certes deux exceptions :

  1. Si les données sont déjà publiques.
  2. Si leur diffusion vise à protéger la santé publique ou les enfants.

Mais même là, ça coince : le site ne vérifie pas systématiquement les informations, ni leur origine. Et surtout, il propose un abonnement payant (à partir de 500 yens/mois) pour consulter des détails supplémentaires. Ce qui pourrait être interprété comme une monétisation de données sensibles.

⚠️ Les risques : erreurs, doxxing et abus

Le cœur du problème réside dans les potentielles erreurs de la base. Une personne accusée, mais non condamnée ? Elle peut s’y retrouver. Une victime localisée à cause de la présence de son agresseur sur la carte ? C’est possible aussi.

Les conséquences peuvent être dramatiques : stigmatisation, harcèlement, voire représailles. Et tout cela, sur la base de données non officielles. En bref, on est à la frontière du doxxing, cette pratique illégale qui consiste à publier des infos personnelles sans consentement.

🇯🇵 Un pays pris entre deux feux : sécurité ou vie privée ?

Le Japon se retrouve face à un dilemme sociétal profond. D’un côté, la nécessité de protéger les plus vulnérables. De l’autre, un respect sacré du droit à l’oubli et à la réinsertion.

Faut-il suivre la voie américaine, où les registres sont publics ? Ou préserver le modèle nippon, plus discret mais protecteur des libertés individuelles ? Le débat est ouvert… et Amyna vient de lui donner un sacré coup de projecteur.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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