Le mot japonais bukkake a aujourd’hui une réputation sulfureuse… mais il n’en a pas toujours été ainsi dans l’histoire !
Derrière ce terme devenu incontournable dans l’univers du porno en ligne, se cache à l’origine une simple expression culinaire japonaise, tout à fait banale.
| Époque | Sens |
|---|---|
| Japon traditionnel / culinaire | « Éclabousser » (verser un liquide) |
| Années 80 – Japon X censuré | Scène d’éjaculation collective sans pénétration |
| Années 90 – Exportation | Adoption par le porno occidental |
| Années 2000 – Web mondial | Genre X populaire en ligne |
| Culture populaire | Référence grivoise ou humoristique |
Alors, comment le mot bukkake (ぶっかけ) signifiant « éclabousser » a-t-il traversé les continents et les imaginaires pour finir dans les catégories NSFW les plus populaires d’Internet ?
1️⃣ Du bol de nouilles au double sens
Au Japon, bukkakeru (ぶっ掛ける) veut dire « asperger », « arroser » ou « éclabousser ». Rien de grivois : on l’utilise notamment pour décrire la manière de verser un bouillon ou une sauce sur des nouilles. Ainsi, un bukkake udon est un plat de nouilles froides arrosées de bouillon, servi avec quelques garnitures.
Pour les Japonais, ce terme reste purement gastronomique. Mais pour un touriste, voir bukkake inscrit sur une carte peut déclencher un sourire gêné. Tellement gêné, d’ailleurs, que certaines chaînes comme Marugame Udon ont rebaptisé ce plat « B.K. udon » à l’étranger pour éviter toute confusion.
2️⃣ Quand la censure japonaise invente un genre X
Ironie de l’histoire : c’est aussi au Japon que le bukkake a pris son sens pornographique actuel. Dans les années 80, la loi interdit de montrer les organes génitaux dans les films pour adultes, imposant un floutage obligatoire.
Pour contourner cette contrainte tout en montrant l’orgasme masculin, certains réalisateurs, dont Kazuhiko Matsumoto, ont imaginé filmer… uniquement l’instant final : l’éjaculation sur le visage d’une partenaire. Pas de sexe visible, pas d’infraction ; mais un nouveau sous-genre venait de naître.
À la fin des années 90, le terme bukkake désignait déjà ces scènes collectives où plusieurs hommes « arrosent » une personne, souvent une femme, dans un acte à la fois spectaculaire et controversé.
3️⃣ L’exportation par le web et le choc occidental
En 1998, le réalisateur américain Jeff Mike importe le concept aux États-Unis après avoir vu une VHS japonaise. Sa série American Bukkake rencontre un succès immédiat dans le porno underground, au point de pousser le nombre de participants de 15… à plus de 50 par scène !
Très vite, le mot s’impose dans le vocabulaire pornographique mondial, sans traduction. Aujourd’hui encore, il figure parmi les catégories phares des grands sites X : en 2018, Pornhub recensait près de 27 000 vidéos estampillées bukkake.
Aujourd’hui le bukkake oscille entre choc et dérision. On en trouve des clins d’œil dans des films, des sketchs télévisés, et même… un jeu de cartes humoristique vendu sous le slogan « plus fun et moins salissant que le vrai ».
Ce double visage — entre pratique pornographique extrême et gag potache — contribue à sa notoriété. Mais attention : si vous parlez de bukkake à table, mieux vaut préciser si vous parlez de cuisine ou… d’autre chose.
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