Chaque année, le 6 août à Hiroshima et le 9 août à Nagasaki, des cérémonies nous rappellent que la paix n’existe que si nous la protégeons.

Le 9 août 2025, Nagasaki s’est arrêtée net à 11h02, l’heure précise où la bombe atomique « Fat Man » a frappé la ville en 1945.
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80 ans plus tard, ce n’est pas seulement un hommage aux victimes : c’est un message urgent au monde entier. Dans le Parc de la Paix, 2 600 personnes se sont rassemblées. Silence, chants, gerbes blanches… et, pour la première fois depuis 1945, les deux cloches de la cathédrale d’Urakami ont résonné ensemble. Un son puissant, chargé d’histoire, comme si la ville réparait une déchirure sonore vieille de huit décennies.
Le maire Shiro Suzuki, descendant d’un hibakusha, a prévenu : nous sommes face à une « crise de la survie ». Il appelle les dirigeants à tracer un chemin concret vers l’abolition des armes nucléaires.
Une cérémonie au rayonnement inédit
Cette commémoration a franchi un cap :
- Délégations de 95 pays et territoires
- Lâcher de colombes, lectures de noms, minute de silence partagée dans plusieurs villes du Japon
- Un ton résolument international, assumé par Tokyo malgré ses choix diplomatiques prudents
Le Premier ministre Shigeru Ishiba a rendu hommage aux victimes tout en réaffirmant la ligne du Japon :
agir dans le cadre du TNP (Traité de non-prolifération), mais sans signer le TPNW (Traité d’interdiction des armes nucléaires).
Les voix qui s’éteignent… et celles qui reprennent
Pour la première fois, le nombre de survivants reconnus (hibakusha) est passé sous la barre symbolique des 100 000.
Face à cette réalité, Nagasaki a redoublé d’efforts :
- Numérisation massive des témoignages
- Rencontres intergénérationnelles
- Ateliers scolaires pour transformer la mémoire en expérience transmissible
Dans les rangs, de nombreux lycéens portaient fièrement les badges de leurs clubs. L’un d’eux confiait :
« On ne veut pas être la génération qui laissera le tabou s’effriter. »
Rappel historique : le 9 août 1945
- La bombe : « Fat Man », environ 4,5 tonnes de plutonium
- Cible : ville portuaire stratégique, topographie encaissée amplifiant l’onde de choc
- Bilan humain : ~27 000 morts immédiats, ~70 000 d’ici fin 1945
Depuis, le Japon plaide pour le désarmement nucléaire tout en restant protégé par l’alliance militaire américaine. Une position qui suscite autant de soutien que de critiques.
Le témoignage comme arme de paix
En 2024, l’organisation Nihon Hidankyo, qui rassemble les survivants, a reçu le prix Nobel de la paix.
Son objectif : opposer au langage abstrait de la dissuasion nucléaire la réalité tangible des corps et des vies détruites.
Car, comme l’a rappelé Shiro Suzuki :
« Plus de retard possible. Le tabou nucléaire ne tient que si on l’entretient. »
Pourquoi cela nous concerne aujourd’hui
Parce que le « plus jamais ça » n’est pas un souvenir figé en noir et blanc.
Dans un monde où les arsenaux se modernisent, où les tensions s’exacerbent et où la banalisation du nucléaire militaire guette, Hiroshima et Nagasaki sont moins des pages d’histoire que des avertissements vivants.
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