Setsubun est bien plus qu’une simple tradition : c’est une célébration vivante du renouveau, mêlant rites anciens et pratiques d’aujourd’hui.

Chaque 3 février, le Japon célèbre Setsubun (節分), une tradition ancestrale marquant la transition de l’hiver au printemps selon l’ancien calendrier luni-solaire. Bien que non fériée, cette fête est profondément ancrée dans la culture japonaise, mêlant rituels ancestraux et pratiques modernes.
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Setsubun puise ses racines dans le tsuina (追儺), un rituel chinois introduit au Japon au VIIIe siècle. À l’origine, il s’agissait d’une cérémonie d’exorcisme visant à chasser les mauvais esprits à la veille du Nouvel An lunaire.
Au fil des siècles, cette pratique a évolué pour devenir le Setsubun que nous connaissons aujourd’hui, célébré principalement à la veille du risshun (立春), le début du printemps selon le calendrier traditionnel japonais.
🧹 Exorciser sa maison
Le rituel le plus emblématique de Setsubun est le mamemaki (豆撒き), ou lancer de haricots. Les familles jettent des haricots de soja grillés (fukumame 福豆) à travers les portes ou sur un membre déguisé en démon (oni 鬼), en scandant : « Oni wa soto ! Fuku wa uchi ! » (« Dehors les démons ! Dedans le bonheur ! »). Cette pratique vise à chasser les mauvais esprits et à inviter la chance dans le foyer.
Une autre tradition consiste à accrocher à l’entrée de la maison un hiiragi iwashi (柊鰯) : une tête de sardine séchée plantée sur une branche de houx. Cette décoration est censée repousser les esprits malveillants grâce à l’odeur forte du poisson et aux feuilles piquantes du houx.
🍣 Se porter chance avec un maki
Le ehōmaki (恵方巻き) est un rouleau de sushi épais, non coupé, consommé en silence lors de Setsubun. Il est composé de sept ingrédients symbolisant les sept divinités du bonheur. La tradition veut que l’on mange ce maki en entier, sans parler, en se tournant vers la direction porte-bonheur de l’année, déterminée par le zodiaque chinois. En 2025, cette direction est l’ouest-sud-ouest.
Bien que cette coutume soit originaire de la région du Kansai, elle s’est répandue dans tout le Japon, notamment grâce aux campagnes marketing des chaînes de konbini dans les années 1990.
🏮 Où assister aux cérémonies traditionnelles ?
De nombreux temples et sanctuaires organisent des événements spéciaux pour Setsubun, attirant des foules venues participer aux rituels et aux festivités.
Tokyo
- Sensō-ji (Asakusa) : L’un des événements les plus célèbres, avec des célébrités locales lançant des haricots depuis une scène surélevée.
- Zōjō-ji : Des lutteurs de sumo et des personnalités publiques participent au mamemaki, attirant une large audience.
Kyoto
- Yasaka-jinja : Des maiko (apprenties geisha) exécutent des danses traditionnelles avant de participer au lancer de haricots.
- Rozan-ji : Célèbre pour sa danse des démons (oni odori), représentant les trois poisons bouddhistes : la colère, l’avidité et l’ignorance.
- Yoshida-jinja : Organise une grande foire avec des centaines de stands, culminant par un feu sacré où les amulettes de l’année précédente sont brûlées.
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