👑 Chiten no Kimi : Quand les empereurs retirés gouvernaient encore le Japon

L’histoire de la fonction de Chiten no Kimi (治天の君) ou « Chef de l’Empire », révèle une facette fascinante de la politique impériale japonaise.

Chiten no Kimi

Le titre de Chiten no Kimi désignait l’empereur retiré ayant pris le contrôle de la politique en tant que chef de la famille impériale.

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Bien qu’il n’exerçait pas toujours le rôle officiel d’empereur, il dirigeait souvent… en coulisses.

🏛️ L’origine et la signification de Chiten no Kimi

La fonction de Chiten no Kimi est née à la fin de l’époque Heian avec l’introduction du gouvernement des cloîtres.

Avant cette période, le pouvoir réel appartenait au clan Fujiwara, qui contrôlait la régence et la chancellerie. Mais tout changea lorsque l’empereur Shirakawa (1086) transmit son trône à son fils tout en conservant le pouvoir en tant qu’empereur retiré.

Deux grandes conditions définissaient le rôle de Chiten :

  1. Avoir déjà occupé la position d’empereur.
  2. Être l’ascendant direct de l’empereur en exercice.

Le Chiten représentait donc une figure d’autorité impériale qui transcende le statut symbolique de l’empereur régnant, le réduisant parfois au rôle de simple héritier.

🌸 L’apogée du Chiten durant l’époque Heian

Le modèle de gouvernement des cloîtres atteignit son âge d’or sous les règnes des empereurs Shirakawa et Toba, qui concentrèrent un pouvoir important tout en développant de vastes domaines privés, source de richesses et d’influence. Ces biens fonciers furent regroupés et transmis au sein de la famille impériale, renforçant le rôle du Chiten en tant que gestionnaire principal des finances et des politiques.

Cependant, ce modèle ne fut pas sans conflits, notamment lors de la guerre de Hogen (1156), où des luttes fratricides éclatèrent pour le contrôle du titre de Chiten. Ces rivalités illustrent l’importance capitale de ce rôle au sein de la structure impériale.

⚔️ Le Chiten face aux défis de l’époque Kamakura et Déclin progressif à l’époque Muromachi

La montée du shogunat de Kamakura modifia la donne. Bien que les Chiten conservassent un pouvoir nominal, leur influence fut confrontée aux ambitions militaires du bakufu (gouvernement militaire).

L’un des moments marquants fut la tentative de l’empereur Gotoba d’éliminer le bakufu lors de la guerre de Jokyu (1221). Cet échec affaiblit considérablement le rôle du Chiten, qui dut désormais partager le pouvoir avec le shogunat.

Avec la fin de la Restauration de Kenmu (1333) et l’ascension du shogunat Ashikaga, le rôle de Chiten s’étiola encore davantage. Les shoguns, notamment Ashikaga Yoshimitsu, assumèrent une grande partie des responsabilités auparavant dévolues au Chiten, consolidant leur autorité tout en marginalisant la cour impériale.

Dans un geste symbolique, l’empereur Godaigo tenta de restaurer un pouvoir unifié sans intermédiaire tel que le Chiten. Cependant, cette initiative échoua, et l’institution du Chiten persista sous des formes affaiblies.

🔚 La disparition des Chiten no Kimi

L’institution de Chiten no Kimi incarne un équilibre subtil entre tradition impériale et adaptation aux contextes sociopolitiques changeants.

Bien que marginalisée avec le temps, elle a démontré l’importance du rôle de la famille impériale dans la politique japonaise, même face à l’émergence de gouvernements militaires puissants.

Le dernier Chiten officiel fut probablement l’empereur Goenyu (1393). Après lui, bien que certains empereurs retirés aient tenté de maintenir le gouvernement des cloîtres, le système perdit sa raison d’être, les shoguns devenant les véritables détenteurs du pouvoir politique.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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