Entre baby crash, touristes étrangers envahissants et prix qui flambent, les locaux n’ont plus trop envie de bouger.

Alors que le Japon bat des records d’affluence touristique avec près de 37 millions de visiteurs étrangers en 2024, les Japonais eux-mêmes semblent bouder les voyages domestiques.
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Une situation paradoxale qui soulève des questions sur les causes profondes de ce désintérêt croissant des locaux pour leur propre pays.
📉 Une baisse significative du tourisme domestique
Selon le Livre blanc sur le tourisme publié par le gouvernement japonais, environ 540 millions de voyages domestiques ont été effectués par des résidents en 2024, soit une baisse de 8,2 % par rapport à 2019, dernière année de référence avant la pandémie de COVID-19. Le gouvernement attribue cette diminution principalement au déclin démographique, avec une population vieillissante et une baisse du taux de natalité.
Cependant, cette explication ne convainc pas tout le monde. En effet, la population japonaise n’a pas diminué de 8,2 % en cinq ans, ce qui suggère que d’autres facteurs entrent en jeu.
🧳 Des initiatives pour relancer le tourisme local
Pour contrer cette tendance, certaines régions ont lancé des initiatives innovantes. À Kotohira, dans la préfecture de Kagawa, des programmes permettent aux voyageurs de travailler temporairement dans des restaurants ou des auberges locales pour réduire le coût de leur séjour. Dans les préfectures de Niigata et Nagano, des expériences agricoles immersives sont proposées, favorisant les échanges entre visiteurs et habitants.
Ces efforts visent à renforcer les liens entre les Japonais et leur territoire, en espérant susciter un regain d’intérêt pour les voyages domestiques.
L’afflux massif de touristes étrangers, attirés par un yen faible et des politiques de visa assouplies, a transformé des destinations emblématiques comme Kyoto, Tokyo et le Mont Fuji en lieux surpeuplés. Cette surfréquentation engendre des désagréments pour les locaux : files d’attente interminables, hausse des prix, et parfois, comportements inappropriés de certains visiteurs.
Des mesures ont été prises pour réguler cette situation, comme l’instauration d’un quota de 4 000 grimpeurs par jour sur le Mont Fuji et la mise en place de barrières pour limiter les attroupements à des points de vue populaires.
💸 Une pression économique croissante
La flambée des prix dans les zones touristiques, alimentée par la demande étrangère, rend les voyages domestiques moins accessibles pour les Japonais. Les hôtels, restaurants et autres services augmentent leurs tarifs, profitant de la manne touristique internationale. Parallèlement, les salaires stagnent et le coût de la vie augmente, réduisant le pouvoir d’achat des résidents.
Cette situation crée un fossé entre ceux qui peuvent encore se permettre de voyager et ceux pour qui cela devient un luxe.
La désaffection des Japonais pour les voyages domestiques pourrait renforcer la dépendance des destinations touristiques aux visiteurs étrangers. Cette dynamique risque d’accentuer la surfréquentation et la hausse des prix, rendant ces lieux encore moins attractifs pour les locaux.
Pour inverser la tendance, une réflexion approfondie sur le modèle touristique japonais s’impose, afin de concilier attractivité internationale et accessibilité pour les résidents.
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