Ce film n’a toujours pas été diffusé au Japon, un pays où les discussions autour du sujet restent largement taboues.
Le documentaire « Black Box Diaries », réalisé par la journaliste japonaise Ito Shiori, vient de décrocher une nomination aux prestigieux Oscars dans la catégorie du meilleur documentaire.
Cette reconnaissance marque une première historique : Shiori est la toute première réalisatrice japonaise à figurer parmi les nominés dans cette catégorie.
✍️ Récit personnel d’ Ito Shiori
Dans « Black Box Diaries », Ito Shiori plonge au cœur de son propre combat judiciaire après avoir été victime d’une agression sexuelle en 2015.
Elle raconte son parcours pour obtenir justice face à son agresseur, Yamaguchi Noriyuki, un journaliste influent et proche du pouvoir politique.
Malgré des preuves accablantes, notamment des enregistrements et des images de vidéosurveillance, l’affaire avait été classée sans suite par les autorités japonaises.
Shiori a finalement remporté un procès civil contre son agresseur, mais son combat met en lumière les obstacles institutionnels et sociétaux auxquels les victimes d’agressions sexuelles font face au Japon.
Le documentaire, salué par la critique internationale, expose avec force la réalité des violences sexuelles et le silence complice de certaines institutions :
🚨 La controverse autour des méthodes employées
Si « Black Box Diaries » est applaudi à l’étranger pour son courage et sa transparence, il n’est pas sans controverses. Certains détracteurs, dont l’ancienne avocate de Shiori, ont critiqué l’utilisation d’enregistrements vidéo et audio sans autorisation préalable.
L’avocate Nishihiro Yoko a notamment exprimé ses craintes que de telles pratiques dissuadent à l’avenir des entreprises, comme les hôtels ou les lieux publics, de coopérer avec les victimes cherchant à prouver leur agression.
Ces critiques soulèvent un débat plus large sur l’équilibre entre la quête de justice individuelle et les conséquences éthiques ou légales des méthodes employées. Cependant, pour beaucoup, ces critiques ne diminuent en rien l’importance de l’histoire portée à l’écran par Ito.
Espérons que cette reconnaissance inspire d’autres réalisateurs et encourage des changements sociaux profonds, au Japon et ailleurs !
La nomination représente bien plus qu’une reconnaissance personnelle pour Ito Shiori. C’est un pas en avant pour les victimes de violences sexuelles et pour la sensibilisation aux injustices systémiques qui les entourent, en particulier dans des contextes culturels où ces sujets sont minimisés ou ignorés.
En atteignant les Oscars, Ito Shiori a déjà gagné une bataille importante, celle de faire entendre sa voix sur la scène internationale. Que le film reparte ou non avec la statuette, son impact sur la société, lui, est indéniable.
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