Le Neputa Matsuri est l’un des festivals les plus magnétiques du nord du Japon chaque début août.

Hirosaki se métamorphose. Les rues s’embrasent sous la lumière des chars, les tambours martèlent la nuit, les flûtes lancent des notes aiguës qui semblent fendre l’air, et la foule répond dans un seul élan : “Yah-ya-do!”.
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Pendant une semaine entière, de gigantesques éventails peints défilent dans un mouvement continu, illuminant le centre-ville comme un ruban incandescent.
🌸 Neputa ou Nebuta : la subtile différence
Dans la préfecture d’Aomori, deux noms reviennent : Nebuta et Neputa. Le premier désigne le festival d’Aomori-ville, célèbre pour ses lanternes en trois dimensions. Le second, celui de Hirosaki, se distingue par ses chars en forme d’éventail (ōgi-neputa), semi-circulaires et peints sur les deux faces.
Tous deux puisent leur nom dans nemuta, qui signifie “somnolence”, une référence à la lassitude de la fin de l’été. Mais les accents locaux ont transformé la prononciation et, avec elle, l’esthétique. Différents par la forme, ces deux festivals partagent la même ferveur et la même énergie populaire.
Imagine un disque géant illuminé, qui avance lentement dans la nuit. Sur sa face avant — la kagamie — s’étalent des scènes guerrières, peuplées de héros mythiques et de batailles historiques, inspirées des Trois Royaumes ou de Au bord de l’eau. Sur l’arrière — la miokuri — apparaissent des portraits plus doux, parfois presque sensuels, comme un contrepoint poétique au front de bataille.
Chaque année, ce sont près de 80 chars qui défilent ainsi, composant un torrent de couleurs et de détails peints au pinceau avec une énergie brute. Depuis 1980, le festival est reconnu Bien culturel folklorique immatériel important, ce qui témoigne de son importance dans le patrimoine japonais.
🗓 Une semaine en deux ambiances
Du 1er au 6 août, les défilés ont lieu en soirée, dès la tombée du jour. Les itinéraires varient selon les jours, ce qui permet aux habitants et aux visiteurs de découvrir différents points de vue. Le 7 août, tout change : la parade se déroule en plein jour, révélant chaque trait de pinceau, chaque ombre et chaque nuance que la nuit dissimule.
Avant de venir, un coup d’œil au site officiel est vivement conseillé : les horaires et les parcours — “Dotemachi” ou “Station Front” — peuvent être ajustés d’une année à l’autre.
Le rythme du festival est dicté par l’ohayashi, un ensemble de flûtes, de tambours taikos et de cymbales. À chaque virage, à chaque accélération, la clameur “Yah-ya-do!” jaillit à nouveau, comme une vague sonore qui vous enveloppe. Quand on repart, c’est souvent avec ce cri encore dans les oreilles et un sourire accroché au visage.
📍 Le bon spot
La large avenue Dotemachi-dōri offre un panorama parfait pour admirer la masse et la cadence des chars.
Les 5 et 6 août, se placer près de la gare est une bonne option si l’on prévoit de reprendre un train rapidement. Quoi qu’il en soit, arriver environ une heure à l’avance garantit une place au premier rang. Les photographes apprécieront les vues d’ensemble pour capturer l’ovale lumineux des éventails, avant de zoomer sur les visages de la face “kagamie”.
Depuis Tokyo, le plus simple est de rejoindre Shin-Aomori en Shinkansen, puis de prendre la ligne JR Ōu jusqu’à Hirosaki, un trajet de 30 à 50 minutes. L’été peut être lourd dans le Tōhoku, mieux vaut donc prévoir eau, éventail et, en cas d’averse, un poncho léger.
Côté étiquette, on évite de toucher les chars et d’utiliser des perches photo gênantes. Les stands de rue ne manquent pas : yakitori, kakigōri et autres en-cas rapides, pour lesquels quelques pièces de monnaie accélèrent le service.
🔥 La trilogie des lanternes d’Aomori
Les passionnés peuvent prolonger l’expérience et découvrir, la même semaine, 2 autres géants de lumière :
- le Nebuta d’Aomori (2 au 7 août), avec ses lanternes en trois dimensions et son feu d’artifice final
- le Tachineputa de Goshogawara (4 au 8 août), où des tours illuminées de 20 mètres semblent découper le ciel.
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