En matière d’ambient, il y a peu de célébrités et il est difficile de classifier les artistes, mais Hiroshi Yoshimura (吉村弘) se détache…
Le point d’origine du genre ambient est Music for Airports de Brian Eno sorti en 1978, c’est le premier album sorti en tant que disque étiqueté « Ambient » et imaginé comme une musique faite pour l’attente même si l’ancêtre spirituel d’Eno, Erik Satie, appelait bien ses compositions minimalistes musique de meubles…
À travers ces réductions conceptuelles de la musique à sa fonction la plus utilitaire – créant une atmosphère légèrement agréable – l’ambiance explore l’espace de la rêverie et les vagues émotions qui lui sont associées. Peu de compositeurs de musique d’ambiance ont poursuivi le but ostensible du genre avec autant de pragmatisme et d’application directe qu’au Japon…
En effet, la musique traditionnelle japonaise a reflété son environnement pendant des siècles – le shakuhachi, une flûte en bambou du septième siècle, a été conçu pour jouer les 12 tons de la gamme chromatique occidentale afin de donner une voix à la diversité de la nature.
Et lors du boom économique des années 1980 au Japon, alors que des villes comme Tokyo mutaient à la vitesse de la distorsion et que les synthétiseurs Roland remplaçaient l’instrument classique, l’ambiance reflétait ces nouveaux paysages.
La musique ambiante japonaise est alors devenue importante à l’étranger grâce à la compilation Kankyō Ongaku: Japanese Environmental, Ambient & New Age Music 1980–1990. Le label Light in the Attic Records inclut Hiroshi Yoshimura sur sa compilation, l’album est nominé pour le Best Historical Album aux Grammy Awards et rencontre un franc succès :
Cependant nous ne pouvions pas plus parler de musique ambient japonaise sans faire référence au travail d’Hiroshi Yoshimura.
Green de Yoshimura est un exemple du minimalisme japonais à son meilleur avec la fusion de sons naturels – oiseaux, eau courante et grillons – et l’artificialité de synthés arpégés et de notes minimales douces qui rappellent les quelques notes bien choisies de Satie :
Lorsqu’il décède en 2003, Yoshimura et son travail fini en bruit de fond dans les musées ou les galeries. Un magnifique bruit de fond, cependant aussi ignorable qu’intéressant.
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