🇯🇵 Le drame des enfants kidnappés « préventivement » au Japon

Au Japon, un divorce ou une séparation peut tourner au cauchemar pour l’un des parents… et pour l’enfant lui-même.

enfants kidnappés "préventivement" au Japon

Contrairement à de nombreux pays où la garde partagée est privilégiée, le Japon impose un modèle strict de garde exclusive qui génère de plus en plus d’angoisse pour les parents.

Des milliers d’enfants sont coupés de l’un de leurs parents, parfois à la suite d’un « kidnapping » parental.

Pire encore, face à la peur d’être écarté de la vie de leur enfant, certains parents adoptent de plus en plus une stratégie radicale : le kidnapping préventif.

🏛️ Un cadre légal nippon unique et contesté dans le monde entier

Avant toutes choses il faut savoir qu’une fois le divorce prononcé au Japon, la garde est automatiquement attribuée à un seul parent et dans 99% des cas la mère.

Contrairement aux systèmes juridiques occidentaux, aucun mécanisme ne permet d’imposer une garde alternée ou même un droit de visite contraignant. Cela signifie que le parent n’ayant pas obtenu la garde peut se retrouver totalement privé de contact avec son enfant, sans recours véritable devant les tribunaux.

En 2014, sous pression internationale, le Japon a ratifié la Convention de La Haye sur les enlèvements internationaux d’enfants. Cette avancée, bien que significative sur le papier, ne concerne que les enlèvements transfrontaliers. Les cas d’enlèvements parentaux nationaux, pourtant très fréquents, restent largement impunis…

Ainsi, malgré cette ratification, la situation demeure inchangée pour les milliers de parents japonais et étrangers qui perdent brutalement tout lien avec leurs enfants.

⚠️ Le phénomène du « kidnapping préventif » au Japon

Face à ce système rigide, certains parents, anticipant une séparation, prennent les devants et disparaissent avec leur enfant avant toute décision de justice.

Ce phénomène, surnommé « kidnapping préventif », repose sur plusieurs facteurs :

  • L’absence de mécanismes d’exécution : Même lorsqu’un juge ordonne le retour de l’enfant, il n’existe aucun service d’huissiers ou de police pour appliquer la décision.
  • Le poids des traditions : Beaucoup de juges et de policiers considèrent encore qu’un enfant doit rester avec sa mère, rendant toute récupération quasi impossible.
  • L’absence de garde partagée : Sachant qu’ils n’auront pas de seconde chance, certains parents préfèrent agir de manière unilatérale pour garder leur enfant.

Dans la pratique, un simple week-end peut suffire : le parent en instance de séparation profite d’une sortie avec l’enfant pour s’éclipser définitivement.

Dans la majorité des cas, la police n’intervient pas, considérant cela comme un conflit familial privé.

💔 Conséquences dramatiques pour les enfants et les familles

Les premières victimes de ce système sont les enfants eux-mêmes. Grandir sans l’un de ses parents, sans explication ni contact, peut avoir des répercussions profondes. Nombre d’entre eux se retrouvent non seulement privés d’un parent, mais aussi de toute une partie de leur famille, comme les grands-parents, oncles, tantes et cousins.

Ce manque affectif et identitaire peut laisser des blessures à vie. Certains enfants, devenus adultes, témoignent partout dans le monde de leur souffrance et de leur incompréhension face à un système qui les a privés de leurs racines et de leur histoire.

Les conséquences ne s’arrêtent pas là. Du point de vue international, cette situation a provoqué des tensions diplomatiques. De nombreux gouvernements étrangers ont protesté contre l’incapacité des autorités japonaises à garantir un droit de visite pour leurs ressortissants.

Plusieurs affaires impliquant des parents étrangers privés de leurs enfants ont été médiatisées, mettant en lumière l’inefficacité des autorités japonaises à intervenir. Face à cela, des associations de parents privés de leurs enfants multiplient les actions et les campagnes de sensibilisation, espérant une réforme du droit de la famille.

La pression grandissante des organisations de défense des droits de l’enfant commence à faire bouger les lignes. Certains parlementaires japonais évoquent la possibilité d’introduire une forme de garde partagée dans le Code civil. Toutefois, les résistances culturelles et politiques restent fortes, ralentissant toute réforme.

En attendant, chaque année, des milliers d’enfants restent « kidnappés » par l’un de leurs parents, souvent par peur de perdre définitivement leur lien et la question de la réforme du droit de la famille au Japon devient un sujet de plus en plus médiatisé.

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Auteur/autrice : Louis Japon

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